Le contrôle technique des deux-roues motorisés (2RM), serpent de mer que la FFMC repousse régulièrement depuis plus de quinze ans, menace à nouveau en passant cette fois par le biais de l’Europe.
Un projet de règlement rédigé par la Commission Européenne va être débattu dans les tout prochains mois au Parlement Européen. Non seulement il concernera les 2RM (des cyclomoteurs aux gros cubes) mais aussi les voitures, avec un rapprochement notable de la périodicité des contrôles qui deviendra annuelle six ans après la mise en service du véhicule.
En effet, le premier contrôle interviendra quatre ans après la mise en service et le deuxième deux ans plus tard, comme aujourd’hui, mais le rythme deviendra ensuite annuel alors qu’il est biennal actuellement. Il y a donc une volonté clairement affirmée de renchérir le coût d’utilisation et d’entretien des véhicules qui se fera au seul détriment des usagers aux revenus modestes obligés d’acheter des véhicules d’occasion. Ceci est d’autant plus inacceptable que l’argument de la Commission pour justifier le renforcement du CT est un modèle de foutage de gueule : « ...il est prouvé empiriquement qu’entre 5 et 6 ans d’âge, le nombre d’accidents graves mortels dus à des défaillances techniques augmente notablement... » On peut en conclure logiquement que la Commission Européenne fait preuve de malhonnêteté car elle ne peut pas prouver scientifiquement le bien-fondé de sa position.
Elle ne dispose d’aucune étude sérieuse et indépendante pour étayer sa thèse, les seuls chiffres sur lesquels elle s’appuie lui sont fournis par le lobby des contrôleurs techniques (Le DEKRA est abondamment cité dans la proposition de règlement). Bel exemple de rigueur, d’indépendance et d’honnêteté !
Si les véhicules de plus de 15 ans sont davantage impliqués dans les accidents mortels, ce n’est pas à cause d’une défaillance du véhicule, mais tout simplement que ces véhicules de cette époque n’étaient que rarement équipés d’airbag et d’ABS.
Alors que les études scientifiques sur le sujet concluent sur l’absence de lien entre mise en œuvre du contrôle technique et risque d’accident [1] , aussi bien pour les voitures que pour les deux-roues motorisés (moins de 1 % des accidents concernant les 2RM ont pour cause principale ou accessoire le mauvais état du véhicule, selon le rapport MAIDS), force est de voir dans cette offensive la réussite du lobby des chaines de contrôle technique qui compte sur une Europe qui marche sur la tête avec brio pour lui apporter une bouffée d’oxygène dans un marché en dépression.
La Commission européenne ayant publié son projet de règlement, la balle va maintenant passer dans le camp du Parlement Européen et du Conseil. C’est au niveau des parlementaires européens que cela doit se jouer.
La FFMC lance donc une action d’envergure nationale les vendredi 21 et samedi 22 septembre 2012.
Notre but est d’aller rencontrer sur tout le territoire national, le même jour, autant d’eurodéputés que possible, pour leur présenter nos doléances sur ce point en particulier et, tant qu’à faire, nos demandes légitimes concernant les réglementations européennes en matière de sécurité routière (normes pour les glissières de sécurité, homologation des véhicules, formation, etc.).
Les députés européens sont le seul maillon démocratique du processus législatif européen. A un moment où s’exprime sur tout le continent, dans un contexte de crise économique violente, un profond ras-le-bol des citoyens vis à vis d’une Europe ressentie comme oligarchique et technocratique, vendue à la cupidité de puissants lobbies qui n’ont que faire des intérêts des citoyens, une Europe sourde et aveugle aux dures réalités vécues par ces derniers, nous souhaitons que les euro-députés mesurent le profond malaise qui frappe les populations européennes et jouent leur rôle de représentants légitimes des peuples en écoutant leurs doléances.
Suivant les départements, des manifestations seront organisés, des « visites » des centres de contrôle technique, des cortèges pour aller rencontrer des députés européens, etc …
Dans les pays frontaliers de la Belgique (Pays bas notamment, et dans le nord de la France), des rassemblements sont organisés pour rallier Bruxelles et y exprimer la colère des motards. Renseignez vous auprès de votre antenne départementale de la FFMC.
Mais la FFMC ne sera pas la seule à agir : Partout en Europe, les associations de motards feront de même ! Cliquez sur ce lien pour en voir le détail.
D’autre part, ce contrôle technique européen uniformisé n’est pas seulement une attaque frontale contre les motards mais aussi contre tous les automobilistes. C’est pourquoi, nous appelons ces derniers à se joindre à nous pour faire échec à cette politique de racket inacceptable au travers de l’Union des Usagers de la Route.
Bien entendu, nous devons également nous faire entendre du gouvernement français qui a une voix importante au niveau du Conseil. Un rendez-vous avec le nouveau Délégué interministériel à la Sécurité Routière est d’ores et déjà calé pour le 18 septembre.
Réservez déjà la date du 22 septembre dans vos agendas et contactez votre antenne départementale de la FFMC pour l’aider dans les actions qui seront à mener ! Ceci n’est que le début d’une longue bataille !
Vous pouvez également soutenir la FFMC en adhérant.
Vous pourrez aussi vous procurer l’anti vignette du contrôle technique auprès de votre antenne départementale de la FFMC ou auprès de la FFMC Nationale (envoyez une enveloppe timbrée à votre adresse et un timbre (à 50 centimes minimum) par vignette souhaitée pour couvrir les frais d’impression des autocollants à FFMC -TN - 1 rue du parc des sports, 14000 Caen.
Pour plus de détails et d’arguments sur les raisons de notre rejet du contrôle technique,consultez notre site thématique dédié.
Consultez également dans les documents joints à cet article :