Périphérique à 50 km/h, maintien des voies olympiques, quid de la circulation interfile ?

La mairie de Paris souhaite que les voies olympiques soient désormais réservées au covoiturage et que la vitesse soit réduite à 50 km/h sur le périphérique. Cela soulève des préoccupations majeures en matière de sécurité routière pour la circulation des deux-roues motorisés.

Le 28 mai 2023, la mairie de Paris annonçait la pérennisation des voies réservées aux Jeux olympiques et paralympiques sur le périphérique parisien, sous la forme de voies dédiées au covoiturage et aux transports collectifs. La circulation des deux roues motorisés (2RM) dans ces voies ne semble pas envisagée, ni l’impact négatif qu’elles ont, déjà, sur la sécurité des conducteurs de 2RM.

Nous avions anticipé , dès le printemps 2023, les soucis que posent ces voies réservées sur la sécurité des conducteurs de 2RM lorsque ceux ci circulent entre les files de voitures dans les embouteillages :

" Circuler entre deux files, dont l’une est fluide (celle de covoiturage), et l’autre embouteillée, est problématique. Les conducteurs de 2RM sont mis en danger lorsque la file de droite roule au pas et que la file de gauche dédiée est fluide. Les voitures de gauche nous frôlent et nous ne sommes pas à l’abri d’un automobiliste excédé qui sortirait subitement de la file congestionnée pour rejoindre même illégalement la file plus roulante."

Les chiffres des assurances sur l’accident à Paris révèlent que les accrochages avec 2 RM sur le périph ont été multipliés par 10 suite à l’introduction des voies olympiques.
Les motards ne savent plus où rouler, les automobilistes sont perdus, le différentiel de vitesse entre les voies embouteillées (à 10 km/h) et la voie réservée où les véhicules bombardent à 70 km/h est flippant.
En vertu de ses qualités de fluidification de la circulation (révélées par l’étude de Louvain) et au motif de la sécurité de ses utilisateurs, le 2RM devrait être autorisé à circuler dans les voies de covoiturage, comme c’est le cas par exemple aux États-Unis. (source)

Un malheur n’arrive jamais seul

Le maintien des voies réservées n’est pas la seule nouvelle mesure devant s’appliquer au périphérique parisien. Anne Hidalgo, maire de Paris, a annoncé son attention de baisser la vitesse du périphérique à 50 km/h courant octobre. Une décision qui nous laisse perplexe, et nous ne sommes pas les seuls :

« C’est un déni de démocratie qui est en train de se produire », dénonce Valérie Pécresse, qui rappelle que « 90 % des personnes consultées avaient rendu un avis défavorable à ce projet, et qu’une « consultation sans vote » de la mairie avait également obtenu 80 % de réponses défavorables. »

Cette mesure interdirait la pratique de l’interfile selon les critères dictés par la Sécurité Routière.
La CIF n’est en effet autorisée que sur les voies de circulation avec une vitesse maximale autorisée de 70 km/h ou plus. Il serait donc impossible de pratiquer la Circulation Inter-File (CIF) sur le périphérique parisien. La moto, solution de mobilité du quotidien, peut aller se rhabiller.

Cette situation est regrettable, surtout lorsqu’on connaît les embouteillages à répétition de la ceinture parisienne alors que « le deux-roues motorisé (2RM) permet d’optimiser la mobilité urbaine : 10 % de 2RM en plus, c’est 40 % d’embouteillages en moins ». (source)

Valérie Pécresse, Présidente du conseil régional d’Île-de-France, a indiqué :
« si l’État soutient la mairie de Paris dans son projet concernant les voies olympiques, elle demandera à ce que « la réversibilité soit inscrite dans le projet », estimant qu’on « doit pouvoir revenir » sur la décision de la municipalité. Elle n’exclut pas non plus d’entamer des poursuites judiciaires en cas de « conséquences calamiteuses », expliquant qu’elle n’hésitera pas à attaquer la ville pour « défaut d’étude d’impact ».

Voir en ligne : Périphérique à 50 km/h, maintien des voies olympiques : Valérie Pécresse craint une "thrombose de l’Île-de-France"