L’institut belge de sécurité routière Vias a conseillé de descendre le taux maximum d’alcool dans le sang pour les motocyclistes à 0,2 mg/L, alors que le taux est à 0,5 pour les conducteurs automobiles. Les membres de la FEMA MAG Belgique contestent : « La tolérance zéro est pour tout le monde ».
Vias arrive avec une nouvelle recommandation après les derniers chiffres sur les accidents en Belgique. Ils montrent que le nombre d’accidents impliquant des motocyclistes alcoolisés a légèrement augmenté. Ce n’est pas surprenant, explique Stef Willems de Vias : « Pour les motocyclistes, une petite quantité d’alcool peut déjà entraîner une perte de coordination et un déséquilibre, et par conséquent des accidents. Dans 6,6 % des cas de blessures de motocyclistes, le conducteur était sous l’influence de l’alcool ». Vias argumente pour la tolérance Zéro : « Au niveau Européen, c’est déjà une directive. En pratique, elle descend à 0,2 mg/L ».
Theo Beeldens, président du Motorcycle Action Group belge, n’adhère pas aux propos de Vias et a réagi sur la chaine de télévision nationale VRT : « Je ne vois aucune raison à ce que les motocyclistes soient visés. La tolérance Zéro est pour tout le monde. La conduite alcoolisée n’est pas plus dangereuse pour un motard que pour un automobiliste. »
Commentaire de la FFMC
Les différences de vues de Vias et du Motorcycle Action Group viennent de deux considérations complémentaires, et finalement pas si opposées !
La première est que les motards semblent d’après les statistiques disponibles moins souvent alcoolisés au guidon que les automobilistes au volant. Nous ne pouvons qu’encourager la population motarde à garder cette ligne de conduite, tant il est évident que les usagers de 2RM ont encore plus besoin d’être en possession de toutes leurs facultés pour la conduite d’un véhicule naturellement instable... sans leur vigilance !
La seconde, et c’est ce que dénonce la fédération belge, concerne l’égalité devant la loi : il est difficile d’admettre que la loi punisse davantage un usager de 2RM qu’un conducteur d’automobile...
En conclusion, si comme nos voisins d’outre-Manche nous acceptions mieux le fait que l’alcool et la conduite sont juste incompatibles, ce genre de débat n’existerait même pas. Boire et conduire, en Angleterre, c’est socialement inacceptable : chez nous, les lobbies, en particulier du vin, empêchent d’adopter de telles considérations, pour combien de temps encore ?