En Finlande, des patrouilles du secteur de la police de la circulation de la police d’Uusimaa et de l’agence finlandaise des transports et des communications Traficom ont organisé la semaine dernière deux opérations de surveillance sur des motos et cyclomoteurs. Les contrôles routiers ont été effectués sous forme de contrôles mobiles ainsi que sur des points fixes.
Traficom a collecté des informations sur l’état technique des motos et des cyclomoteurs en général. Des motos et des voitures de police ont été utilisées pour la surveillance. Cinquante motos et 25 cyclomoteurs ont été contrôlés. Deux amendes ont été infligées à des motocyclistes, trois amendes pour infraction au code de la route et 29 avis. Quant aux cyclomoteurs, la situation était moins bonne. Neuf amendes, cinq interdictions de conduire et deux amendes ont été infligées aux conducteurs, et nous avons établi 17 rapports de surveillance, explique l’inspecteur Katri Lehti de la police de la circulation : « Un rapport d’inspection signifie que nous avons trouvé des défauts sur les deux-roues ou qu’ils ont été en violation des réglementations en termes de structure ou d’état », déclare Lehti.
« Les contrôles techniques visent à améliorer la sécurité routière. Ce type de contrôle n’a jamais été effectué auparavant et pour cette raison nous n’avons aucune information sur l’état des motos. Les contrôleurs étaient des experts techniques sous le contrôle de la police. Les descentes de police menées dans le passé en motocyclettes ont montré que les cyclomoteurs sont souvent débridées ou présentent des défauts techniques », explique Timo Ojala, principal expert de Traficom.
Selon les informations reçues par l’organisation finlandaise de motards SMOTO ces contrôles routiers ainsi que le prochain rapport de Traficom sur les accidents de moto montrent la direction dans laquelle elle s‘oriente. La sécurité routière des motocyclistes s’est améliorée et on a constaté une nette tendance à la baisse des accidents au XXIe siècle, rapportés au nombre de motos en circulation. D’après les études sur les accidents, l’état technique de la moto est très rarement (< 1 %) à l’origine de l’accident. Ces contrôles finlandais montreraient-ils l’inverse ? En réalité non ! Il conviendrait d’examiner quels types de manquements ont été constatés lors du contrôle et quels sont leurs effets réels sur la sécurité routière des véhicules. Par exemple, une plaque aux dimensions non-réglementaire ou un échappement non homologué ne sont pas facteurs d’accident, même si ce sont des causes de "non-conformité".
Les contrôles routiers aléatoires sont en revanche un moyen efficace de surveiller l’état des véhicules, et SMOTO soutient cette approche plutôt que la mise en place des inspections périodiques. Il n’existe pas de contrôle périodique obligatoire des motocyclettes et cyclomoteurs en Finlande. La mise en œuvre d’un contrôle technique périodique nécessiterait une modification de la loi et ne relève pas de la compétence de Traficom. La Commission européenne est sur le point de publier une proposition visant à modifier la directive sur l’inspection au cours du troisième trimestre 2023. La présentation proposera probablement des contrôles périodiques obligatoires pour toutes les motos et éventuellement les cyclomoteurs également. C’est à ce moment-là que l’affaire sera traitée devant les institutions européennes. Il faudra cependant beaucoup de temps avant que la directive entre en vigueur dans les États membres.
SMOTO a travaillé délibérément pour empêcher le contrôle technique périodique des motos. Nous continuons à travailler dans ce domaine, et il semblerait que bientôt il y aura à nouveau des « années chargées » autour de ce sujet. La situation est très similaire à la manière dont l’UE a traité l’actuelle directive d’inspection en 2012. Le résultat final a été qu’une exception a été faite à la directive, selon laquelle les États membres peuvent mettre en œuvre des mesures alternatives pour améliorer la sécurité routière. Quelques États membres, dont la Finlande, ont utilisé cette dérogation, tout comme le Danemark, qui a choisi ces contrôles de bord de route comme mesure alternative à un contrôle technique périodique.