L’emploi des termes discrimination et répression peut faire passer les motards pour des râleurs invétérés. Pourtant, la discrimination existe. La FFMC demande la reconnaissance des spécificités des deux-roues motorisés (DRM). Mais pour le moment, cette reconnaissance s’applique surtout à la répression. Des mesures, existantes ou en projet, en témoignent. Exemples.
30.000 euros d’amendes, 2 ans de prison. C’est ce qu’encourt un professionnel pour la vente d’un 2RM modifié ne correspondant plus à la fiche mines. Un professionnel auto, dans le même cas, ne risque qu’une amende. Elle sera d’un montant inférieur à celle de son « confrère 2RM ». Cette mesure date de janvier dernier. Bien que le débridage soit principalement visé, il n’est pas le seul concerné. Toute modification peut entraîner ces sanctions, la moto n’étant plus conforme à son homologation dès lors qu’on change la dimension des pneus, le guidon, ou la bulle de carénage.
Un projet de décret aggravant les sanctions pour la circulation de véhicules débridés est en cours d’examen au Conseil d’Etat (La revue de la sécurité routière N°146).
Pourquoi cette obsession textuelle autour de la moto ?
Elle ne remonte pas à hier, et elle est bien française. Autre exemple : la France est le seul pays au monde à appliquer aux motos une limitation de la puissance à 100 cv. Elle contrevient d’ailleurs par là même au principe de l’homologation unique européenne, et la libre circulation des biens et des personnes en Europe.
Comment faire évoluer la sécurité des 2RM sans s’efforcer de comprendre les problématiques de leurs usagers, en n’envisageant la Sécurité Routière que sous l’aspect réglementaire, en refusant de reconnaître le fait qu’un accident de moto sur deux est causé par un automobiliste et nécessiterait donc de mettre en place rapidement un module de sensibilisation aux 2RM dans la préparation du permis « auto » ?
C’est contre ces discriminations verbales et législatives que les motards protestent fermement. Les 6 et 7 mai, ils manifesteront pour :
L’annulation des dispositions et lois répressives ;
Un module de sensibilisation aux 2RM dans la préparation du permis « auto » ;
Une vraie prise en compte des 2RM dans la politique de la route ;
Des campagnes médiatiques de sensibilisation sur la fragilité des 2RM.