La grand messe des "journées parlementaires pour la sécurité routière" a eu lieu à l’initiative (et la gloriole) du député Hervé Mariton jeudi 27 juin. Aucune association d’usagers de la route n’était invitée à s’exprimer, juste des représentants des administrations, des députés ou des entreprises privées, sur le thème "radars, évolution des contrôles et progrès des comportements". Impossible de faire un compte rendu de cette journée, il n’y a pas eu de débat, juste de l’auto-promotion de chacun des intervenants.
Il faut par contre souligner la course à la surenchère de nos édiles : ainsi le général Norois, de la direction générale de la gendarmerie, a pu vanter le bienfait du "contrôle sanction automatique [qui] permet d’instaurer un véritable contrôle de masse".
De manière tout autant surréaliste dans notre pays, cette phrase du député européen Ari Vatanen (élu PACA), reprise plusieurs fois dans la suite de la journée par d’autres intervenants : " la privation de liberté se justifie dès lors qu’une seule vie peut être sauvée " !
Ainsi donc, se trouvent bafoués, dans l’enceinte même du Parlement français, des articles essentiels des "Droits de l’Homme et du Citoyen" :
Article premier - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Article 2 - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
S’il est bien clair que la conservation de la liberté ne doit pas se faire au détriment de la conservation de la vie, un pas - et quel pas ! - a été franchi jeudi 27 juin, visant à occulter la liberté au nom du respect de la vie de manière systématique et organisée, sans que des élus du peuple et des représentants de l’Etat n’élèvent quelque réserve que ce soit.