Coup d’œil dans le rétro
Prudente et fidèle à ses engagements de ne pas tenter de « récupérer » ou interférer avec le mouvement des gilets jaunes, la FFMC Nationale s’est, dans un premier temps, positionnée en observateur, en laissant à ses adhérents la liberté de choisir de participer ou non à ce mouvement inédit et protéiforme.
Les revendications des GJ dépassent en effet l’objet de la FFMC. Celle-ci était, au départ, assez peu concernée par la revendication des GJ sur la hausse des taxes sur le diesel. D’autant que certains autres mots d’ordre tournant autour de la préférence nationale, l’arrêt de l’immigration, etc, laissaient craindre un mouvement impulsé par des mouvements « identitaires ».
Puis force a été de constater que sur bien des sujets (80 km/h, harcèlement réglementaire, exaspération face à la non-prise en compte des avis des citoyens, …) nous retrouvions dans les revendications de certains GJ des sujets que nous traitons depuis des années. Certaines antennes ont ainsi décidé d’apporter un soutien plus actif à des actions de « gilets jaunes ».
L’ampleur initiale du mouvement, le fait qu’il rassemble des couches de la population habituellement peu engagées dans le mouvement social et qu’il a fait trembler le pouvoir en place a paradoxalement donné beaucoup de légitimité et de visibilité aux revendications de la FFMC.
En ce sens, la FFMC peut se targuer d’avoir semé les graines que les « gilets jaunes » ont fait germer dans le courant de l’hiver. Elle condamne en revanche sans réserve toutes les violences qui ont émergé des manifestations.
Et maintenant ?
Réuni le Samedi 20 avril, le Bureau National a décidé, comme cela avait déjà été fait avec la Ligue des droits de l’homme contre la loi dite "anti-casseurs", qui n’est autre qu’une loi anti-manifestations, avec d’autres associations sur le 80 ou les ZFE, de laisser toute latitude aux antennes qui le souhaitent, de s’associer à ce mouvement, d’apporter leur aide à l’organisation des rassemblements, notamment afin de limiter les débordements.
Le gouvernement a voulu se passer des « corps intermédiaires » que constituent les associations, les syndicats, etc… ? Il se retrouve face aux gilets jaunes !
Ce mouvement des Gilets Jaunes, comme la FFMC, est né dans la rue (ou autour des ronds-points). Mais la FFMC s’est organisée, et forte de ses bientôt 40 années d’existence, propose son aide à ceux des gilets jaunes qui souhaitent s’organiser dans le respect des institutions démocratiques du pays.