Feux de jour : la FAQ

[1] « l’usage des feux de croisement aidera les usagers qui ont quelques problèmes de vue à mieux percevoir les autres véhicules » (FAQ Feux de jour de la DSCR)

 Dans une étude récente, l’agence nationale pour l’amélioration de la vue (ASNAV) notait que un minimum de 700.000 conducteurs "seraient mieux avisés de ne jamais s’asseoir à la place du conducteur" !
 Communiquer autour de l’importance de la vue, et procéder à des contrôles de la vision des conducteurs serait plus approprié pour traiter cette question.

[2] « L’allumage des feux permettra de mieux se voir lorsque les conditions de visibilité sont difficiles (Gilles de ROBIEN - Zone Interdite - M6)

 le code de la route (Art 416-4) impose déjà l’allumage des feux dans ces conditions.
 Un dispositif d’allumage automatique en fonction des conditions de luminosité serait bien plus adapté, et permettrait de pallier à l’inattention des plus distraits, en limitant le gaspillage d’énergie.

[3] « Cela profitera aussi aux motards, car ils verront mieux les automobiles

 N’inversons pas les choses : dans les accidents voiture-moto, ce sont les automobilistes qui dans 70% des cas d’accidents avouent n’avoir pas perçu le motocycliste, alors que dans les même conditions, ceux ci ne sont que 30% à voir leur responsabilité engagée. .

[4] « Pourquoi les motards refusent-ils que les automobiles bénéficient de l’allumage des feux, dont ils bénéficient depuis 30 ans.

 Les voitures sont plus visibles et les automobilistes bien moins vulnérables que les deux roues. L’allumage des feux pour tous reviendrait à sacrifier le million et demi de motocyclistes au profit des 35 millions d’automobilistes. il vaudrait mieux imposer l’allumage des feux des scooters et cyclomoteurs
 Les progrès en terme de sécurité pour les automobilistes de l’allumage permanent des feux de croisement sont très loin d‘être prouvés. .

[5] « Cela améliorera grandement la visibilité et la sécurité dans les « tourne-à-gauche » (Rémy HEITZ - On en parle - LCI)

 Les feux n’indiquent nullement que le véhicule s’apprête à tourner, seuls les « clignotants » apportent cette information
 Sur les automobiles, les feux avant allumés, surtout de jour, « masquent » les « clignotants ».

[6] La mesure a prouvé son bénéfice pour la sécurité routière à l’étranger où elle se répand

 Dans l’Europe des 15, en dehors des pays scandinaves, seule l’Italie applique l’allumage des feux de croisement toute l’année, uniquement sur le réseau autoroutier, où les vitesses ont été parallèlement relevées à 150km/h. Dans les pays scandinaves, ce sont des feux dédiés, fonctionnant à mi puissance qui sont utilisés. Leur réseau routier, les conditions climatiques qui y règnent , et le nombre d’usagers motocyclistes pratiquants n’y ont par ailleurs rien à voir avec ceux de la France. .

[7] De nombreuses études prouvent que les feux de jour permettent d’améliorer la sécurité routière.

 Pour chaque étude censée prouver l’efficacité des ‘feux de jour’, il existe une étude qui démontre l’inverse. Erreurs de méthodologie, extrapolations douteuses, études biaisées sont légion. Par souci de transparence, la FFMC met d’ailleurs l’ensemble de ces études à disposition sur son site afin que chacun puisse se faire une idée.
 Par ailleurs, l’expérience des Landes n’avait jusqu’ici pas été jugée satisfaisante par le ministère des transports (Question au gouvernement n°49675 du 31 juillet 2000, et lettre du ministre (ref. CP/02002851 du 03/05/02) au Député Alain Vidalies : "la disposition ... n’a pas été retenue par le Conseil, l’efficacité n’ayant pas été établie tant du point de vue de la sécurité routière que de la consommation d’énergie"..

[8] L’allumage des feux de jour permettrait de sauver 500 vies par an.

 Ce chiffre est issu d’une formule purement théorique. Issue d’une enquête diligentée par la Communauté européenne et, synthèse de 24 études menées dans différents pays (Canada, Hongrie, USA, Israël, états d’Europe du Nord...), l’allumage des feux de croisement de jour permettrait de réduire le nombre de tués sur les routes, selon les formules mathématiques suivantes :

• Efficacité sur les accidents = 0,00166 x (degré latitude) puissance 2,329
• Efficacité sur les blessés = 0,00279 x (degré latitude) puissance 2,329
• Efficacité sur les tués = 0,00331 x (degré latitude) puissance 2,329

Ces équations sont reprises par l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière pour calculer l’impact que l’allumage des feux de croisement aurait en France.
 l’augmentation des morts dans les catégories d’usagers de la route vulnérables (piétons, cyclistes, motocyclistes et cyclomotoristes) reste à chiffrer, ainsi que les décés liés à l’augmentation de la pollution. .

[9] Les motards sont les seuls à s’opposer à cette mesure :

 l’UFC Que Choisir, la FNAUT (Fédération National des Associations d’Usagers des Transports), des associations de cyclistes (Fubicy, FFCT, Cyclurba), le GEMA (Groupement des Entreprises Mutualistes des Assurances), le CNPA (Conseil National des Professions de l’Automobile), des associations écologistes (Robin des bois notamment) ont tous exprimés de sérieuses réserves vis à vis de l’expérimentation « feux de jour ». .

[10] Si l’allumage est obligatoire en permanence, le risque de les oublier quand c’est indispensable disparaît

 Un dispositif d’allumage automatique remplit cette fonction, sans mettre en danger la vie d’autrui, et en limitant les gaspillages d’énergie .

[11] Cela augmentera le sentiment de sécurité pour tous les usagers (Christian GERONDEAU - 60 Millions de Consommateurs)

 l’augmentation du sentiment de sécurité conduit à moyen terme les conducteurs à prendre davantage de risques (vitesses plus élevées, dépassements dangereux, baisse d’attention...), ce qui est de fait contraire à la sécurité sur la route. Ce phénomène appelé homéostasie du risque a été remarqué avec la mise en place des freinages ABS notamment. .

[12] L’augmentation de la consommation d’essence est minime.

 Rapportée à l’ensemble de la population automobilistes française (35 millions de véhicules), l’augmentation de 2% de la consommation d’essence liée à l’allumage des feux se traduit par une augmentation de la consommation d’essence de 780 millions de litres (sur laquelle l’Etat empocherait 650 millions d’euros par le biais de la TIPP [Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers]).
 L’augmentation de la pollution atmosphérique liée aux ‘feux de jours’ a été évaluée par l’ADEME (Association pour la Défense de l’Environnement et la Maîtrise de l’Energie) à 1,3 millions de tonnes de CO2, soit une augmentation de 1.56% de la pollution du secteur automobile. .

[13] L’allumage des feux de jour apporte une meilleure visibilité en toutes circonstances

 y compris dans les embouteillages, aux péages d’autoroute, etc..
 Le risque à terme est au contraire une accoutumance à des sollicitations lumineuses multiples, sachant suivant le principe que ‘Ce qui attire distrait ...’, cela se fera au détriment des usagers non éclairés, qui se trouvent être les plus fragiles (vélos, piétons, cyclos, moto, etc...) .