Aujourd’hui se tient une réunion du CISR. Selon la presse des derniers jours, l’un des points de l’ordre du jour serait une révision du système du permis à points. Entre autre, on pourrait voir modifier le délai pour repasser son permis suite à annulation et la mise en place d’un permis spécifique pour les professionnels de la route.
Le système du permis à points a été mis en place en 1992, et n’a jamais fait l’objet d’une étude sérieuse concernant ses résultats réels. Ce système n’est plus adapté à une politique de sécurité routière qui n’a fait qu’accumuler les sanctions, sans se poser la question de leur efficacité, ni de l’effet amplificateur du cumul des sanctions. C’est pire encore pour les jeunes conducteurs puisqu’ils partent avec un permis "à demi garni de points" (Seulement 6 points), augmentant la pression pendant la période probatoire de 3 ans.
Dans un contexte de répression automatisée comme seul outil pour faire évoluer les comportements routiers (Vision électoraliste à court terme !), la FFMC a toujours interpellé les pouvoirs publics sur le risque de voir le nombre de "sans permis" exploser. Selon la presse, plus de 33 000 véhicules seraient conduits sans permis, c’est à dire, sans assurance en cas d’accident : c’est le fonds de garantie qui indemnise (mal) en cas de dommages corporels, ce qui revient à faire payer l’ensemble des assurés. Conduire sans permis est certainement un acte répréhensible, mais il faut s’interroger sur les vraies causes. Les conducteurs sans permis ne sont certainement pas que des voyous ou gangsters, mais aussi des personnes qui ne peuvent pas se passer de l’utilisation d’un véhicule à moteur au quotidien.
La baisse du délai pour repasser son permis ainsi que la mise en place d’un permis spécifique pour les professionnels ne sont que des pansements sur une jambe de bois, résultat d’une politique exclusivement basée sur la répression, avec pour objectif des résultats à court terme sans prendre en compte les contentieux liés au défaut d’assurance et/ou de permis.
Un projet de loi déposé récemment à l’assemblée nationale énonce d’ailleurs dans son préambule que ’Le large déploiement des radars automatiques a entraîné, surtout depuis 2005, une forte hausse du nombre de points retirés, ainsi que du nombre de permis invalidés, sans que soient cependant, constatés de nouveaux progrès significatifs en matière de sécurité routière’
Pour sa part, la FFMC demande un audit indépendant sur les résultats réels des politiques de sécurité routière, pour obtenir de vrais chiffres, de vraies causes et de vrais moyens de changer durablement la sécurité routière.