Depuis plus de 20 ans, les sociétés d’autoroute accordent la gratuité de passage pour les motards à l’occasion des grands rassemblements que sont le Bol d’Or, les 24 H du Mans, le Grand Prix de France et l’Enduro du Touquet. Ce dispositif contribue, lors de ces déplacements de plusieurs dizaines de milliers de motards, à leur assurer les meilleures conditions de sécurité et de circulation lors de ces évènements, et à fluidifier le trafic aux abords des péages. En effet, les trajets par autoroute se révélant 4 fois plus sûrs, il est bon d’inciter les motards à les emprunter, notamment pour un aller retour de plusieurs centaines de kilomètres sur un week-end.
Cette année, la décision de n’accorder la gratuité des autoroutes que sur une portion minimale du réseau autoroutier, cause beaucoup d’émoi parmi les motards se rendant au circuit de Nevers Magny Cours, et l’indignation de la FFMC.
En effet alors que la DSCR avait assuré que le dispositif serait renouvelé ’à minima dans les mêmes conditions que l’année dernière’, il n’en a rien été :
la DSCR n’est pas intervenue, contrairement à ses engagements, auprès des sociétés d’autoroutes, afin de soutenir la demande de gratuité. (voir courrier Cofiroute ci joint)
celles-ci, prenant excuse de l’absence d’intervention, refusent la seule opération de sécurité préventive à destination des motards.
Ainsi, seules les sociétés AP2R, ainsi que l’ASF, mais sur une partie extrêmement réduite de son réseau (A72 de Saint-Etienne à Clermont-Ferrand et A89 de la bifurcation avec l’A71 à Brive) accordent la gratuité aux motos.
Alors que les motards paient encore un trop lourd tribut dans l’accidentologie, il est inacceptable que les pouvoirs publics refusent de s’engager honnêtement et pleinement dans la seule opération de prévention à destination des deux-roues motorisés sur la route.
Il est à ce titre regrettable que la DSCR et les autoroutes ne puissent se donner les moyens pour développer cette opération :
limitée dans le temps et en terme de coût,
au message et à l’impact fort en matière de sécurité.
La DSCR tient un double langage, en refusant de faire aboutir les discussions avec la FFMC sur cette accidentologie (circulation entre les files, réforme du permis, éducation routière, ...), alors qu’elle apporte la preuve, à l’occasion du Bol d’Or, qu’elle ne daigne pas faire le moindre effort pour les motards - à moins que cet effort ne soit financièrement rentable.
Après les réductions d’effectifs par les sociétés privées exploitant le réseau autoroutier français, qui conduisent à la suppression de fait du tarif réduit pour les motos en période nocturne (paiement par carte bleue au plein tarif), ce refus est une illustration de l’intérêt uniquement financier que ces sociétés portent à la sécurité routière.