La FFMC, depuis les premières velléités de sa mise en place, a largement démontré l’inutilité d’un CT moto. Au point qu’en 2014, l’Assemblée Nationale et le Sénat ont voté « NON » à sa mise en place. Sous la pression des lobbies du CT, SITA et Dekra en tête, l’Europe a fait voter en 2014 une directive qui oblige les états membres à mettre en place un CT moto, sauf à faire la preuve qu’ils n’en ont pas besoin pour faire baisser l’accidentalité dans leur pays.
La FFMC a donc facilité le montage d’un dossier qui présente les mesures prises en France pour faire baisser l’accidentalité au même titre que les dossiers finlandais, irlandais et néerlandais. Il s’avère qu’aucune des mesures de Sécurité Routière qui ont été prises dans ces différents pays entre 2016 et 2020 ne semble suffisante aux yeux de la Commission.
Au passage, si l’Europe a raison, entre 2016 et 2020 aucune mesure de sécurité routière n’aurait été prise en direction de ces usagers de 2RM, ce qui est inquiétant… La réforme du permis A, par exemple, ne concernera que les futurs usagers donc n’a pas eu d’impact sur les usagers dans la période concernée…
Il reste donc à considérer que la France, à contre-courant de la logique (un CT ne sert à rien en matière de sécurité) et de la démocratie (AN et Sénat ont voté contre), voudrait mettre en place un CT moto sous la pression de l’Europe et ses menaces d’« astreintes » (comprenez amendes de centaines de millions), qui répondent également ainsi à la pression des lobbyistes du contrôle technique.
Bien entendu, la FFMC a refusé de se prêter à cette mascarade, en particulier en soulignant l’absence de réflexion en amont, comme ç’a été fait par exemple par la partie wallonne de la Belgique, pour établir le bénéfice qui pourrait être retiré des contrôles envisagés, à savoir :
- Contrôle visuel de sécurité : c’est ce qui permet à chaque motard de sauver sa vie avant de prendre le guidon ! Contrôle des pneus, des freins, essai de freinage dès les premiers mètres pour valider fonctionnement de freins et suspensions, bref à chaque utilisation de la moto et pas tous les 2 ou 4 ans lors d’un CT !
- Contrôle de bruit : les motards qui veulent faire du bruit, soit parce qu’ils ont le sentiment que ça les sécurise soit pour bien se montrer au reste de la population, ont besoin d’éducation et pas d’un CT tous les 2 ou 4 ans. D’autant que n’importe quel bricoleur du dimanche sait changer une ligne d’échappement, ou la faire changer par un copain, en une heure maximum !
- Contrôle de pollution : de leur propre aveu, ça ne peut pas concerner les motos les plus anciennes qui sont aussi les plus polluantes puisque leur réception (homologation) ne comportait pas de notion d’émissions polluantes !
La FFMC dénonce l’absence dans ce projet de CT de toute démonstration qu’il amènerait une amélioration, pour l’usager de 2 et 3 roues motorisés, que ce soit en termes de sécurité routière, de bruit ou de pollution de l’air.
La mise en place d’un CT moto est donc conduite majoritairement par la pression de l’Europe, et l’intime conviction, qui n’est étayée par aucune étude coût-bénéfice, de la DGEC. Intime conviction qui ne fait que se confronter à la réalité du terrain telle que nous la connaissons à travers la FFMC, la Mutuelle des motards, Moto Magazine, l’AFDM et même la FFMC Loisirs !
La FFMC dénonce la surenchère réglementaire que subissent les usagers de véhicules en général et de 2RM en particulier, alors même que le 2RM est une meilleure solution de mobilité que des transports insuffisants et bondés, et des voitures soumises à des bouchons de plus en plus handicapants. Pour elle, le CT moto, c’est NON.