Rapport de la Cour des Comptes sur la sécurité routière

La Cour des Comptes a rendu fin juin son rapport sur la politique de sécurité routière menée par notre État entre 2008 et 2019. La FFMC, qui a fait partie des organismes auditionnés, vous donne son analyse de ce rapport.

La Cour des Comptes (CdC) a examiné la façon dont le budget alloué à la sécurité routière a été employé entre 2008 et 2019. Pourquoi cette période précise : l’année 2013 semble une année "charnière" entre la baisse continue de l’accidentalité routière depuis 1971 et la stagnation du nombre de tués (et d’accidents) qu’on observe depuis.

Dans un premier temps, la CdC considère que la baisse de mortalité routière enregistrée sur cette période est un indice fort de la pertinence de la politique menée, qui est "centrée sur le comportement". Il est important de noter que le comportement considéré est le comportement face à la règle, donc tout particulièrement le respect des limitations de vitesse.

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Le premier constat que fait la CdC est de dire que le contrôle sanction automatisé (CSA) a porté ses fruits. Tout juste la FFMC peut-elle souligner que la baisse avait été entamée bien avant la mise en place des radars (voir schéma ci-dessus).
Mais la période considérée étant 2008 à 2019, les chiffres sont :
- 4 275 tués en 2008.
- 3 268 tués en 2013, l’année "charnière".
- 3 244 tués en 2019.
Depuis, l’effet de la crise sanitaire rend toute comparaison impossible...

Pour autant, la CdC ne s’arrête pas à ce "simple" constat du parallèle fait entre le CSA et l’accidentalité, et analyse la stagnation que nous connaissons depuis 2013, en proposant plusieurs recommandations (les commentaires FFMC en italiques) :
- La priorité accordée aux contrôles automatisés …. doit aussi s’accompagner d’une présence maintenue, active ou dissuasive, des forces de sécurité au bord des routes et dans les flux de circulation, en particulier de la part de la police nationale, dont l’implication directe dans la politique de sécurité routière a sensiblement diminué à la faveur du développement des contrôles automatisés.. Un radar n’ayant jamais fait de prévention, et seul un humain pouvant faire de la pédagogie et proposer des alternatives à la sanction, c’est logique.
- Dans sa mise en œuvre, la politique de sécurité routière doit être plus attentive à son acceptabilité, à sa déclinaison au niveau local ainsi qu’à la hiérarchisation et à la clarté de son contenu. Et ainsi développer les actions locales et de concertation avec toutes les parties prenantes dont les associations. Cinq facteurs clés sont cités qui cadrent bien avec nos aspirations, voir page 14 du rapport de synthèse.
- Un système sûr ou Vision Zéro à la suédoise. Ce concept est largement appliqué dans les entreprises soumises à des contraintes de sécurité (rail, aviation, nucléaire,..). On considère que tous les facteurs doivent être pris en compte pour améliorer la sécurité. Donc les infrastructures, les mobiles, la réglementation, etc... Ainsi on examine tous les facteurs en cas d’accident ou dans les projets et on évite de se résumer à la responsabilité du ’’ lampiste’’ car tous les responsables sont concernés et doivent concourir à l’ amélioration attendue.

La FFMC se félicite de ce rapport, qui propose plusieurs pistes d’amélioration, mais fait la part belle au respect de la règle et à la sanction. L’occasion de rappeler, marteler, que pour nous les piliers fondateurs d’une politique de sécurité routière sont la formation et les infrastructures ! Et en matière de formation, nous préconisons le respect de l’autre, et pas seulement des règlements.

Si nos recommandations avaient été plus suivies depuis plus de 40 ans que nous les défendons, ce constat serait tout autre aujourd’hui !

Voir en ligne : Le rapport sur le site de la Cour des Comptes

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