Depuis près de trois ans la Fédération Française des Motards en Colère mène des démarches constructives pour lever l’interdiction injustifiée faite aux motos d’emprunter ce futur tunnel. Malgré la justesse et le bon sens des arguments présentés, l’administration continue à faire la sourde oreille. La FFMC a donc écrit au chef de l’Etat, qui interrogé sur le sujet lors de sa campagne électorale, avait affirmé qu’aucune route ne devait être interdite sans raison sécuritaire, pour lui demander d’intervenir dans ce dossier.
Le tunnel bouclant l’A86 à l’ouest de Paris, en fin de construction, qui reliera Rueil à Versailles, est un ouvrage remarquable et unique dans ses options de sécurité routière. Le règlement de concession (datant de 1995) de ce futur Tunnel prévoit qu’il sera interdit aux véhicules fonctionnant au GPL, à ceux transportant des matières dangereuses, ainsi qu’aux deux roues motorisés.
Les seuls arguments avancés sont que le motard serait un facteur de stress pour les autres usagers, que sa hauteur risque de dépasser les 2 mètres s’il conduit debout sur ses cale-pied. Quant aux statistiques qui montreraient une sur-accidentalité des motos, elles reviendraient à justifier la généralisation d’interdictions arbitraires de n’importe quel type de véhicule sur tel ou tel endroit du territoire… C’est inacceptable !
Au-delà de l’absence de preuves techniques et réelles, c’est bien le caractère discriminatoire de cette interdiction qui suscite la colère des motards. Mais c’est aussi le déni de sécurité en refusant aux deux-roues motorisés l’accès à une surface sèche et fluide, dans le contexte d’embouteillages récurrents de la région parisienne.
Depuis l’entrée en vigueur de ce règlement, treize années se sont écoulées, et l’utilisation du deux-roues motorisés s’est beaucoup développée. En milieu urbain, nos concitoyens l’ont massivement adopté (palliatif à certaines insuffisances des transports en commun, réduction des temps de transports, facilité de stationnement, moindre consommation d’essence …). Ces évidences n’ont toujours pas été prises en compte.
La Commission Administrative chargée du suivi du règlement de ce tunnel, sollicitée par la FFMC, a rendu, très tardivement par rapport aux engagements initialement prévus, un avis qui maintient l’interdiction, tout en préconisant en même temps de réexaminer le problème de l’accessibilité aux 2 roues motorisés sur la base d’une appréciation en grandeur nature, avec l’élaboration d’un dossier de sécurité spécifique. Les incohérences de cet avis sont actuellement bloquants et Mr Dominique Bussereau a remis aux calendes grecques les travaux qui pourraient permettre de sortir de cette situation.
C’est pourquoi, au-delà du courrier au Président de la république, la FFMC a également demandé aux candidats aux élections municipales des communes du secteur géographique concerné de se positionner. Leurs réponses feront l’objet d’un communiqué avant les élections municipales à venir.