Le retour de la vengeance masquée du gilet jaune

Dans la série "je n’y connais rien mais je m’en mêle quand même", un groupe de 27 députés LREM a déposé dans le cadre de la Loi d’Orientation sur les Mobilités (LOM), un amendement visant à rendre obligatoire le port d’un gilet jaune sur tous les deux-roues motorisés.

Cette mesure vise d’abord les trottinettes électriques et autres EDPM (Engins de Déplacement Personnel Motorisé qui comprennent gyropodes, mono-roues, hoverboards, etc…) dont le développement s’est fait en dehors de toute réglementation ou homologation. L’accidentalité de ces nouveaux modes de déplacement croît également.

Ces EDPM n’étant pas homologués pour circuler sur la voie publique, ils sont en théorie interdits. Le groupe de députés l’ignore sans doute puisqu’il propose d’obliger leurs utilisateurs à mettre un gilet jaune, autant dire un cataplasme sur une jambe de bois.
Voir sur le site officiel de la sécurité routière - lien ci-dessus - : "Leur présence de plus en plus forte dans les rues et l’espace public n’est cependant pas encore réglementée et pose des questions croissantes de sécurité."

L’autre chose que ces députés ignorent (ils sont pourtant en charge de faire les lois, non ?), c’est qu’un précédent décret visant à rendre le gilet jaune obligatoire pour les motards a finalement été enterré en 2013 après une protestation de grande ampleur de la part de la FFMC, membre du Conseil National de la Sécurité Routière.

Si les députés souhaitent réellement que les motards enfilent en masse un gilet jaune pour rejoindre le mouvement social du même nom, ils ne s’y prendraient pas autrement. D’ici là, les motards peuvent exprimer (courtoisement) à leurs députés leur souhait de ne pas se voir affublés de cet équipement vestimentaire.