La FNAUT, Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports, critique l’expérimentation de l’allumage des codes en plein jour

La FNAUT a apprécié la politique ferme et efficace de sécurité routière mise en oeuvre par le gouvernement Raffarin depuis 2002. Elle approuve l’installation prévue de nouveaux radars automatiques, l’adoption de la tolérance "zéro" en matière d’alcoolémie pour les conducteurs de véhicules de transport collectif, et le projet de transformer les grands excès de vitesse en délits dès la première infraction.

Elle désapprouve par contre la prochaine expérimentation de l’allumage des codes en plein jour : cette décision technocratique n’est conçue qu’en fonction des automobilistes, son efficacité est douteuse et ses effets pervers prévisibles sont nombreux.

Cette pratique est en vigueur dans les pays scandinaves, où la luminosié est faible pendant la moitié de l’année : elle n’est pas directement
transposable en France. Expérimentée en 1999-2000 dans le département des Landes, peu représentatif du territoire français, elle n’a
pas donné de résultats convaincants.

Si cette pratique, qui ne sert pas à mieux voir mais à mieux être vu, est généralisée, les usagers les plus vulnérables de la route, piétons et cyclistes, seront moins bien perçus des automobilistes, donc soumis à des risques accrus.

Bien loin de responsabiliser les conducteurs vis-à-vis des usagers non motorisés, l’allumage des codes leur donnera un sentiment de sécurité
supplémentaire, et les incitera à rouler plus vite.

Enfin l’allumage des codes provoquera une augmentation non négligeable de la consommation des voitures, donc des émissions de gaz polluants et générateurs d’effet de serre.

La FNAUT désapprouve par ailleurs la réduction du montant des amendes pour petits excès de vitesse, prévue par le gouvernement. En laissant entendre que les petits excès de vitesse, très nombreux, ne sont pas "si graves que ça", le gouvernement risque, en brouillant son message de fermeté, de provoquer un relâchement de la discipline des conducteurs et une augmentation de la vitesse moyenne et des risques, en particulier en milieu urbain.

J.Sivardière, président de la FNAUT, 8 juillet 2004.

P.-S.

Voir en ligne : Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports