La FFMC a 30 ans et si les bases de ses combats sont restées les mêmes qu’à l’époque de sa création (la défense des droits des usagers de deux roues motorisés ) la société autour d’elle a bien évolué. Tout est différent de l’époque du combat contre la vignette. Désormais, la FFMC doit être présente sur plusieurs fronts, les dossiers « chauds » se sont multipliés, l’Europe s’en est mêlée, et la FFMC, en trouvant elle-même les solutions aux problèmes d’accidentalité des 2RM, est devenue son propre prescripteur (de formation, d’assurance, de publication, etc.). Les moyens de communication sont tout autres, rendant tout immédiat et tout urgent.
Cette évolution sociétale, nous l’avons prise en compte, intégrée du mieux que nous avons pu et nos combats de rue, s’ils continuent aujourd’hui, sont aussi devenus des revendications fiscales, juridiques, techniques, sociologiques que nous discutons d’égal à égal avec les différents services concernés…
Aujourd’hui, la FFMC est une association, entièrement détachée du pouvoir en place, quel qu’il soit, un contre-pouvoir, donc, qui appuie ses revendications sur son expertise du milieu particulier qui est le sien. Mais elle est également en prise directe avec l’environnement sociétal. Elle est devenue une entité à part entière, elle a un poids, une existence. Et une voix. Une voix qu’elle se doit de faire entendre quand la pression sécuritaire devient si forte qu’exprimer son avis à titre individuel ne suffit plus (parce que se regrouper, c’est être plus forts, c’est l’un de nos slogans…).
Nous dénonçons certains schémas caricaturaux lorsqu’ils nous sont appliqués. Comment dès lors nous taire lorsqu’ils sont généralisés, appliqués comme une solution miracle à tous les « problèmes » désignés comme tels ? La moto est ainsi la cible de ces mêmes attaques, car trop souvent perçue comme un "problème" alors qu’’elle est au contraire une solution aux difficultés de transport, ou un loisir mêlant évasion, découverte et partage.
Les militants de la Fédération, dans leurs antennes, défendent des causes qui ne sont pas exclusivement liées à la pratique de la moto mais porteuses des valeurs de solidarité et de liberté inscrites dans nos statuts. Il en est de même au niveau national.
La FFMC, en tant que personne morale, a le devoir de ne pas se taire et de rejoindre ceux qui luttent, comme nous, contre ce qui est injuste et la stigmatisation qui visent certaines minorités, surtout lorsque leur combat est la continuité du nôtre.
Pas étonnant, lorsque l’on a suivi l’évolution qui a été la nôtre, de pérenniser ces valeurs en signant le Pacte citoyen de la Ligue des Droits de l’Homme.