Le mouvement FFMC est une organisation qui œuvre pour une meilleure prise en compte du deux roues motorisé et l’amélioration de la sécurité routière. Nous sommes des citoyens responsables engagés dans le combat contre la mortalité routière, mais nous n’acceptons pas les solutions basées sur l’automatisation des sanctions, et la généralisation de la répression. La lutte contre l’insécurité routière est un travail de longue haleine et les solutions visant à privilégier la répression nous apparaissent plus démagogiques qu’efficaces sur le long terme.
La FFMC s’est félicitée de la mise en place du CNSR et a volontiers participé à ses travaux, en tant qu’association représentative des usagers motards.
Créé en 2001, le CNSR, lors de son installation, n’avait pas pour vocation d’être un appui à la politique de communication du gouvernement. Il était davantage un espace pour promouvoir des études et devait garder une certaine indépendance.
Asseoir autour d’une table des représentants d’administrations, d’institutions, des politiques et des associations était un signe fort de prise en compte de la sécurité routière dans notre pays.
Malgré le fait que les jeunes soient les plus touchés par la mortalité routière, aucune mesure n’émane des propositions du CNSR. La formation avec notamment la mise en place d’un continuum éducatif dès le plus jeune âge et tout au long de la vie des conducteurs reste le parent pauvre de la sécurité routière.
La première éducation est celle dispensée en milieu scolaire. Il y a un progrès mais il reste hélas encore insuffisant.
De même, on ne peut pas avoir le plus long réseau routier d’Europe sans mettre en œuvre une politique d’entretien et d’amélioration de l’infrastructure routière.
A l’inverse, l’axe répressif de la politique de sécurité routière est le seul mis en avant. La FFMC ne reconnaît pas dans la mise en place des radars automatiques, une quelconque mesure pédagogique.
La FFMC ne prône pas non plus la vitesse libre et l’absence de règle. Elle ne défend pas non plus les comportements excessifs et dangereux notamment en ville. Elle prône la responsabilisation de l’individu et le partage de la route.
De notre point de vue, l’objectif du CNSR est aujourd’hui dévoyé. Le communiqué de presse du CNSR paru le 3 décembre 2003 a mis en lumière une orientation que nous trouvons dangereuse.
Il devient un outil de promotion de la politique gouvernementale en matière de sécurité routière et perd tout regard critique. Il sert de caution à une politique de sécurité routière basée exclusivement sur la répression.
Le CNSR doit être indépendant, il doit participer à l’évaluation et à l’orientation de la politique de sécurité routière le plus objectivement possible, afin que la sécurité s’améliore sur les routes.
La FFMC reconnaît que sa vision est minoritaire au sein de CNSR
La FFMC a toujours su prendre en compte les aspirations des motards, dans des contextes différents selon les gouvernements. Elle l’a pu parce que la FFMC, ce sont des motards en colère et responsables, c’est un collectif animé par une passion, basé sur des fondements structurants et indiscutables, et profondément motivé par l’amélioration de la société.
Pour toutes ces raisons, la FFMC a décidé de ne plus participer au CNSR afin de ne pas apporter sa caution aux dérives que je viens d’évoquer.
Frédéric Brozdziak
Représentant de la FFMC
Membre du CNSR