La FFMC prépare la prochaine expérimentation de la circulation interfile

Ce jeudi 25 février, la FFMC est conviée à une réunion de travail sur les conditions de la nouvelle expérimentation de la circulation interfile pour les deux-roues motorisés. Voici comment la FFMC conçoit cette nouvelle expérimentation.

Comme en 2011, La FFMC défend la circulation interfiles (CIF) à condition de la pratiquer dans de bonnes conditions de sécurité.

A la fin de l’expé maladroite de la DSCR qui parle d‘interdiction de la CIF ont causé beaucoup d’émoi dans la communauté motarde vis à vis de cette pratique répandue dans le monde entier dans les embouteillages... En réalité la CIF n’a jamais été autorisée, alors pourquoi parler d’interdiction ?

L’analyse que la FFMC tire de cette première expérimentation est beaucoup plus positive que ce que ne laisse paraître l’étude du CEREMA :

L’expérimentation de la CIF a permis de l’inclure dans les formations à la conduite dans le cadre du permis de conduire et d’éditer des règles de bonne conduite en CIF.

L’étude du CEREMA démontre une amélioration du respect de ces règles par les motards tout au long de l’expérimentation et une bonne acceptabilité de cette pratique par les automobilistes, conscients qu’un motard qui remonte la file, c’est une voiture de moins dans la file. Les accidents graves sont intervenus principalement lorsque les 2RM ne respectaient pas ces règles. C’est la meilleure preuve que ces règles de bon sens font leurs preuves.

Les accidents en CIF semblent en augmentation tout simplement parce que la pratique (et donc l’exposition au risque) a beaucoup augmenté (voir les déclarations récentes de la préfecture de Gironde (à 7m25 dans la vidéo).

Il aurait donc fallu des comptages qui permettent de corréler l’augmentation des accidents avec l’augmentation de la pratique (ou pas), ce que le CEREMA ne semble pas avoir fait.

Dans l’expérimentation à venir, il faudra donc s’assurer de "comparer ce qui est comparable".

Plutôt que de comparer des choux et des patates comme le CEREMA l’a fait en comparant l’accidentalité des réseaux CIF / nonCIF qui n’ont rien à voir, il faudra étendre les zones d’expérimentation à tout le territoire, préciser les voies concernées, les véhicules (les compter), les moments de la journée où la CIF est possible (uniquement lors des embouteillages), etc...

Le déploiement doit être national, que ce soit légalisation ou expérimentation, pour l’égalité de tous devant la règle et aussi la facilité d’apprentissage. Sinon comment un Lillois pourra-t-il s’adapter aux usages de circulation à Paris ou à Lyon ? Il y a des embouteillages sur toutes les autoroutes, à tous les péages, toutes les rocades, mais à des moments différents.

Les déplacements ponctuels de certains lors des grandes migrations de vacances doivent être assortis de cet enseignement sous forme de messages répétés car l’interfile va être pratiqué à coup sûr dans ces bouchons de vacances, sur tout le territoire et pas seulement sur les rocades des grandes agglomérations.

Enfin, notons que cette légalisation de l’interfile ne nécessiterait que 4 lignes dans le code de la route, soit bien moins que toutes les dérogations accordées aux cyclistes (tourne à droite, contresens cyclables, ...) depuis 2 décennies.

La CIF bien appliquée et expliquée, c’est du gagnant-gagnant ; plus de sécurité pour les motards, plus de fluidité, moins de pollution et de temps perdu, pour tous !