Il est difficile pour la FFMC de proposer à ses sympathisants des réponses universelles à toutes les questions posées par le grand débat de façon uniforme sur l’ensemble du territoire : les problématiques sont forcément différentes suivant qu’on habite un département rural ou une grande agglomération. La FFMC s’est pourtant livrée à l’exercice (voir les quatre questionnaires remplis en fin d’article).
Rappel des principales revendications de la FFMC
En préambule, elle propose ici d’expliciter ses principales revendications dans le contexte donné de la crise des gilets jaunes et du grand débat, sur la base des valeurs qui animent le mouvement depuis sa création : la solidarité et la liberté. Ces sujets sont largement documentés sur son site internet
Les enjeux de la transition écolo-énergétique et de la sécurité routière doivent être partagés selon le principe que pour qu’une règle soit acceptée elle doit être acceptable. Le public doit être associé, convaincu. Il n’y a pas de conviction sous la contrainte.
Quand la FFMC a rencontré le Délégué à la Sécurité Routière lors de sa prise de fonction, nous étions porteurs de propositions concrètes, et la seule réponse que nous avons obtenue est de nous resservir des mesures faisandées que nous avions déjà rejetées (contrôle technique, port obligatoire d’équipements de protection supplémentaires, …) !
Ce pourquoi les Gilets-jaunes manifestent aujourd’hui, c’est pareil : contraintes, contrôles, taxations et toujours moins de services. La réponse de l’État est toujours la même : « il faut être responsables, on va faire de la pédagogie »… mais les gens ne sont pas des mômes ! A force de ne pas être entendus, ça donne la crise actuelle.
Les revendications FFMC en lien avec le grand débat
Plus particulièrement et en rapport avec le grand débat, la FFMC souhaite attirer l’attention de l’État sur les problématiques suivantes :
Les Zones à Circulation Restreinte rebaptisées ZFE (Zone à Faibles Émissions) visent à interdire les centres urbains aux véhicules anciens sous couvert d’écologie. En introduisant une « obsolescence programmée » de véhicules qui sont par ailleurs parfaitement aptes à rouler, ces ZFE sont le vecteur de l’exclusion sociale de ceux qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule. De plus, alors que les véhicules diesels sont les principaux responsables des pics de pollution, et qu’aucune moto n’est motorisée au diesel, elles sont pourtant également touchées par ces restrictions. Pourtant, avec sa fluidité dans les encombrements, le 2RM ne fait qu’améliorer la mobilité de l’ensemble des usagers de la voirie, et donc réduire la pollution inutile.
L’abaissement à 80 km/h de la limitation de vitesse sur routes bidirectionnelles sans séparateurs de voies
Annoncée sans concertation par le premier ministre qui en faisait une « affaire personnelle », cette mesure a provoqué la colère de la « France rurale d’en bas » qui utilise son véhicule quotidiennement pour aller travailler. Rejetée par les principales associations d’usagers de la route, contestée par le Sénat qui proposait une application au cas par cas, elle a été l’une des « mèches » qui ont allumé la contestation des gilets jaunes.
Les réglementations aussi tatillonnes qu’inutiles qu’ont dû subir les motards au cours des dernières années
Restrictions du choix de son véhicule pour les conducteurs novices, restrictions de stationnement dans les centres-villes, multiplication des réformes sur le permis de conduire (trois réformes de fond sur les catégories concernées et sur les conditions d’examen en 20 ans, contre 0 en voiture), obligation de détention d’un gilet rétro-réfléchissant, d’un éthylotest, du port de gants homologués, et peut être bientôt de bottes… autant de harcèlement réglementaire pour les motards ainsi désignés responsables des accidents dont ils sont en réalité les victimes.
L’entretien et l’aménagement défaillant du réseau routier
Peu de véhicules sont autant sensibles aux aménagements routiers et à leur entretien que les deux-roues motorisés. Une plaque de gravillons ou un nid de poule qui n’aura que peu d’effet sur la stabilité d’une automobile peut envoyer dans le décor un deux-roues motorisé avec des conséquences graves.
La Formation (en milieu scolaire et dans le cadre du permis de conduire)
Pour la FFMC, c’est par la formation, la sensibilisation et l’éducation que l’on obtiendra des résultats pérennes pour l’amélioration de la sécurité routière. C’est l’inverse des mesures chocs dont l’effet d’annonce aux conséquences limitées dans le temps condamne les pouvoirs publics à une surenchère réglementaire que l’on voit se développer dans tous les domaines.
Une fiscalité non-pénalisante pour les plus démunis
En introduisant une « taxe carbone » pour limiter la consommation des énergies fossiles par les particuliers, pendant que les permis d’exploitation pétrolière sont encore délivrés avec enthousiasme par un État avide de retombées économiques, on a l’impression d’un système qui consisterait à pénaliser les usagers de drogue tout en libéralisant le marché pour les dealers.
Les quatre thématiques du grand débat
De son côté, l’Etat a mis en place un questionnaire en ligne organisé suivant quatre thématiques que sont :
1 - L’organisation de l’État et des services publics
2 - La transition écologique
3 - La fiscalité et les dépenses publiques
4 - Démocratie et citoyenneté
Pour la FFMC, les points 1, 2 et 3 ont concentré l’essentiel de nos remarques :
• la liberté de circuler dans le maintien des libertés (ZFE)
• la promotion du 2RM comme alternative légère et peu polluante, fluidifiante, économique
• une réflexion nécessaire sur l’aménagement du territoire (raisons pour lesquelles les gens ont besoin d’un véhicule)
• soutien d’un modèle économique plus en adéquation avec les enjeux environnementaux (réfléchir aux projets d’autoroutes, de rocades, d’hypermarchés - autant d’aspirateurs à bagnoles, maintien du commerce et des services publics de proximité).
Quant au point 4, la démocratie, nous rappelons qu’en matière de sécurité routière et des déplacements des usagers motorisés, en dépit de notre participation active et reconnue au Conseil national de sécurité routière (CNSR), au Conseil supérieur de l’éducation routière (CSER) et au Comité national des usagers du réseau routier (CNURR), les ministères restent généralement sourds à nos analyses et à l’échelon des élus locaux, nous sommes entendus mais il semble que cela ne remonte pas jusqu’au plus haut niveau de l’État, sauf lors d’une crise comme celle des « Gilets jaunes » qui est en cours depuis trois mois.
Les réponses FFMC au grand débat
La FFMC s’est livrée à l’exercice des questionnaires, et communique ci dessous ses réponses de « motard en colère », apportées aux questions posées dans les 4 questionnaires correspondant aux 4 thématiques ci-dessus.
A noter que pour répondre à la consultation en ligne sur le site granddebat.fr, on peut :
« apporter une contribution » pour les questions les plus « ouvertes »
répondre au « questionnaire rapide » pour des questions pour la plupart « fermées » type QCM.
Pour bien s’y retrouver
En conséquence et pour aider chacun à s’y retrouver, voici les codes couleurs utilisés dans les réponses aux questionnaires joints :
En noir les questions auxquelles on peut répondre sur le site internet granddebat.fr en choisissant "apporter une contribution".
En bleu : les questions auxquelles on peut répondre sur le site internet granddebat.fr en choisissant "questionnaire rapide"
En marron les réponses de la FFMC
En marron italique les commentaires de la FFMC (lorsque le questionnaire ne permet pas, en raison d’une question "fermée" de répondre autrement que par oui/non).
Bien entendu, tous ces éléments peuvent également être utilisés pour contribuer aux cahiers de doléance et aux débats organisés par certaines mairies.