La question de la transition énergétique est trop importante pour l’aborder uniquement par cette ponction au porte-monnaie des usagers qui n’ont pas l’embarras du choix, mais juste le choix des embarras !
Les salariés contraints à des horaires de plus en plus acrobatiques ont-ils le choix ?
Les usagers qui voient disparaître les petites lignes SNCF ont-ils le choix ?
Les malades qui doivent aller en consultation à plus d’une heure de route parce que l’hôpital local a fermé, ont-ils le choix ?
Les retraités qui courent après un médecin de famille de plus en plus éloigné de leur domicile pour cause de déserts médicaux en extension ont-ils le choix ?
Les usagers en 2RM qui ont déjà renoncé à la voiture pour se rendre à leur travail depuis leurs banlieues ou à la campagne pas toujours bien desservies voire non desservies en transports collectifs ont-ils le choix ?
La FFMC a adressé un courrier à François de Rugy dès sa nomination au ministère de l’écologie pour proposer la solution deux-roues motorisé, légers, peu encombrants, peu polluants, dans le cadre de la transition énergétique… nous n’avons pas eu de réponse. Si une organisation active, investie et si souvent mobilisée comme la FFMC ne recueille qu’une telle fin de non-recevoir de la part du ministère pourtant en charge de ces questions, comment s’étonner de la colère des « gilets jaunes » qui ont massivement dénoncé le mépris des élus qui prétendent nous gouverner ?
Ce qui s’est passé le 17 novembre ne vient pas de la planète mars : c’est le résultat d’une politique qui consiste à prendre dans la poche des citoyens de quoi faire des cadeaux à quelques autres, ceux parmi les plus contributeurs des désastres sociaux et environnementaux… C’est aussi la suite de la hausse des péages d’autoroutes alors que le réseau routier secondaire est à l’abandon, ça s’ajoute au 80 km/h qui a été imposé malgré le refus des usagers de la route qui ont bien compris que ça allait surtout alimenter les caisses de l’État… Bref, à force de presser des « usagers » au point d’en faire des « usagés », ça finit par craquer et quand tout le jus a été tiré, il ne reste plus que les pépins, avec leur amertume... comme ces gilets jaunes couleur peau de citron.
En attendant, pour faire vraiment de l’écologie en matière de transport, il faut d’abord travailler sur les raisons de se déplacer, favoriser le commerce et les produits de proximité, les circuits courts, les emplois et les services publics de proximité et les alternatives de déplacement… l’usage de motos moyennes, légères et économiques en carburant en est une… la gratuité des transports collectifs pourrait en être une autre. Le gouvernement va-t-il dans ce sens ? Pour paraphraser Nicolas Hulot, la réponse est non !
Un gouvernement qui ne fait que taxer des usagers déjà contraints tout en continuant à vendre des avions, à développer des autoroutes payantes et laisser les hyper-marchés organiser la production alimentaire n’a pas à nous faire la leçon en matière d’écologie ! Les français en ont ras-le-bol et ils l’ont dit le 17 novembre. Si le gouvernement « maintient son cap », l’avenir politique de notre pays va devenir aussi incertain que celui de la planète. Et personne n’en sortira gagnant.