La FFMC s’en inquiète car la qualité de la formation des automobilistes a un impact direct sur l’accidentalité des usagers fragiles !
Comme l’annonce Permismag.com, "le 19 novembre, le Décret n° 2019-1194 était publié au journal officiel. Il prévoit que « l’aide au financement de la formation à la conduite » (c’est-à-dire le dispositif du permis à 1€ par jour) soit réservée aux auto-écoles agréées labellisées. Il vient ainsi modifier le Décret n° 2005-1225 du 29 septembre 2005 relatif au permis à 1€ par jour. Cette mesure entre en vigueur à compter du 1er janvier 2020 (ou du 1er mars 2020 pour les auto-écoles sociales)".
Selon le Président de la République , le permis coûte trop cher, il est inaccessible à certains, il faut baisser son prix drastiquement. Pour ce faire, l’État favorise le développement d’écoles en ligne (illégal du point de vue de l’agrément départemental), allant jusqu’à y injecter de l’argent public. Et ce, après avoir fait en sorte que la dématérialisation de l’inscription au permis et le passage de l’examen de code auprès d’opérateurs privés, puissent s’opérer en dehors de tout contact avec une école de conduite.
Toutes ces manœuvres ne font pas un permis moins cher, mais un permis au rabais, ce qui n’est pas la même chose. Les conséquences ont un prix social et humain exorbitant.
Ce même État décide de manière unilatérale que la Garantie Financière nécessaire pour proposer le permis à 1.00€/j ne sera plus accordée qu’aux écoles labellisées . Ceci est totalement contradictoire puisque le permis à 1.00€/j est le seul moyen d’y accéder pour certaines catégories défavorisées. Il faut donc l’opérer largement si le but est de favoriser l’accès de tous au permis.
On peut donc légitimement se questionner sur le but de tout cela.
Dans le même temps, certains assureurs, qui garantissent le permis à 1.00€/j et proposent cette Garantie Financière, se désengagent. Pendant des années, l’affaire était équitable : ils garantissaient un risque « calculé » sur le chiffre d’affaires des écoles. Mais ces assureurs sont maintenant confrontés à l’obligation de rembourser des formations stoppées net par la faillite de plus en plus fréquente des écoles de conduite.
Notons que les assureurs se désengagent, mais disent pourquoi : l’État ubérise cette profession, c’est donc à lui d’assumer le risque financier qu’il crée. On peut trouver cette position courageuse, en tout cas, elle ne se cache pas derrière un faux nez.
Il faut souligner que la labellisation est une surcharge administrative, que la personne qui est seule dans sa boutique et fait ses 60 heures hebdomadaires 6j/7 pour s’en sortir n’a absolument aucun moyen d’assumer un pareil dispositif et donc ne se labellise pas… Dans ce cas, c’est la double peine : pas de label, pas de 1.00€/j !
Pour ne rien arranger, les inspecteurs du permis de conduire qui viennent faire des vérifications administratives dans les écoles, au lieu de faire passer les examens, manquent cruellement à ces mêmes auto-écoles et aux gens qui ont besoin d’un permis pour trouver du travail.
Une politique incohérente qui détruit des TPE déjà fragiles, des gens, des élèves, mais qui fait gagner beaucoup d’argent à d’autres, à n’en pas douter.