Après le Vespa, lancé en 1946, le constructeur italien Piaggio prépare une nouvelle révolution dans le monde des deux roues motorisés. Son nom est déjà bien connu puisqu’il s’agit de l’étrange scooter à trois roues commercialisé avec succès depuis 2006 sous l’appellation « MP3 ».
Accessible aux personnes titulaires du permis B depuis plus de deux ans, le MP3 version 125cm3 a séduit de nombreux automobilistes en alliant l’astucieuse praticité du deux roues et la stabilité rassurante du trois roues. Seule ombre au tableau, la puissance limitée de la petite cylindrée peinait à emmener les 200 kg de l’engin. Les automobilistes en mal de sensations devaient alors obtenir le permis A pour accéder aux cylindrées supérieures.
Mais d’ici la fin de l’année 2008, les grosses cylindrées ne seront plus le monopole des motards.
En écartant de 4 centimètres les deux roues avant de son MP3, Piaggio a fait passer ce dernier de la catégorie des deux roues motorisés à celle des tricycles à moteur, rendant ainsi les modèles de 250 et 400 cm3 accessibles aux détenteurs d’un permis B.
Comment est ce possible ?
L’arrêté du 2 mai 2003 relatif à la réception des deux roues motorisés prévoit en son article 3 que lorsque deux roues sont montées sur un même essieu et écartées de moins de 460 mm, elles sont considérées comme une roue unique et appelées roues jumelées. Jusqu’à aujourd’hui, les roues avant du MP3 étaient espacées de 420 mm et justifiaient son classement dans la catégorie des deux roues à moteur.
Les modèles qui seront commercialisés en fin d’année n’auront plus de roues jumelées mais deux vraies roues, espacées de 460 mm. Ils seront donc considérés comme des tricycles à moteur.
Qu’est ce que ca change ?
L’article R221-7 du code de la route autorise les titulaires de permis A ou B à conduire un tricycle à moteur. Il ne s’agit plus ici d’autoriser les permis B à conduire un certain type de véhicule sous couvert d’une équivalence, comme c’est le cas pour les 125 cm3. La conduite des tricycles à moteur par un automobiliste est de plein droit. Pas besoin donc pour eux d’attendre d’avoir deux ans de permis B ou de satisfaire à l’obligation de 3 heures de formation prévue à partir de 2009.
On perçoit aisément le génie commercial et juridique du constructeur italien qui s’offre, via une simple modification technique, une nouvelle et juteuse part de marché.
Attendons nous donc à voir émerger d’ici peu une nouvelle catégorie d’usagers : les « tricyclomotoristes ».
Reste à savoir comment les intégrer au sein de la fédé. Car ne l’oublions pas, la FFMC « fédère tous les usagers de deux et trois roues motorisés »…