Si, depuis quelques mois, la promesse de revoir à la baisse les délais de récupération de points semblait être une bien faible contrepartie aux mesures ultra-répressives et fourre-tout contenues dans le projet de loi Loppsi, elle avait au moins le mérite d’enthousiasmer bon nombre d’usagers de la route, las d’une politique de sécurité routière plus axée sur le lucre que sur la pédagogie.
Hélas, les députés de la majorité ont préféré la voix de leur maître à celles de leurs électeurs et la montagne a accouché d’une souris…
Retouché en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, le projet de loi finalement adopté déçoit. Si le délai pour récupérer ses points a effectivement été ramené à deux ans au lieu de trois, la mesure exclut de son champ d’application toutes les contraventions des quatrième et cinquième classes, soit la très grande majorité des infractions routières.
Quant à celles qui pourraient en bénéficier, elles sont souvent assorties du retrait d’un seul point que la nouvelle Loppsi prévoit de rendre au bout de six mois.
Bref, beaucoup de bruit pour rien.
Seule la possibilité d’effectuer un stage de récupération de points tous les ans semble être une réelle avancée, surtout pour les professionnels qui facturent à prix d’or les 16 heures de formation destinées à « éviter la réitération des comportements dangereux ».
Bien sûr, les jeunes permis en période probatoire ne seront pas concernés par cette mini réforme qui tente maladroitement de ménager la chèvre et le chou.
La FFMC regrette que, sous la pression des associations de victimes, le débat sur les délais de récupération de points se soit soldé par l’adoption de mesures timides, sans permettre une réflexion de fond sur le système du permis à points et sur la politique globale de sécurité routière qui hérite, avec ce nouveau texte, de nouvelles sanctions toujours plus sévères.
Elle refuse en tout cas de croire que cette légère retouche votée hier soir au Parlement ait pu avoir un impact sur le nombre d’accidents de la route enregistré le mois dernier...