A chaque réunion au ministère de l’intérieur avec les instances représentatives de la moto, lorsqu’est abordée la question des contrôles des usagers de deux-roues motorisés (2RM), les représentants de l’Etat nous assurent (mais rien n’est écrit donc il faut nous croire sur parole !) que les forces de l’ordre n’ont pas pour instructions de piéger spécifiquement les motards, en particulier lors de grands évènements en réunissant quelques dizaines de milliers. Ah bon ?
C’est donc sans doute par pur hasard que lors du Grand Prix de France moto au Mans le WE des 19 et 20 mai derniers, qui a rassemblé pour une des grandes fêtes de la moto française plus de 100 000 spectateurs passionnés, on puisse recenser quelques 3500 contrôles de vitesse ?
C’est aussi par une étrange coïncidence qu’à l’occasion des Coupes Moto Légende à Dijon, les forces de l’ordre (de qui vient cet ordre, on se demande ?) ont contrôlé spécifiquement les gants portés par les motards qui s’y rendaient, déclenchant des verbalisations injustifiées pour des gants dûment homologués CE, démontrant ainsi la très mauvaise formation des pandores déployés pour l’occasion ! Non seulement ils étaient là pour piéger des motards majoritairement bien équipés (on ne se rend pas aux Coupes en short et tongs !), mais ils ne connaissent pas le règlement, qui stipule bien que des gants homologués CE sont parfaitement et totalement légaux, même si fabriqués avant que ne soit apposée la fameuse étiquette comportant le symbole moto !
Quel est le but de ces souricières ? Notre sécurité ? Alors que plusieurs motards verbalisés, qui portaient des gants homologués CE, sont les premiers à prôner et porter un équipement complet, casque intégral et gants homologués, mais aussi blouson, pantalon et bottes ? De qui se moque-t-on ? N’aurait-il pas été plus intelligent de faire en sorte de protéger le retour de nos amis sur deux roues en fin de week-end ?
On voit bien que la préoccupation reste la politique du chiffre, de pouvoir communiquer sur la « fragilité des usagers de 2RM », et non de faire de la sécurité routière la grande cause nationale qui vise à protéger du mieux possible tous les usagers de la route.
En attendant, l’accidentalité des deux-roues motorisés est celle qui baisse régulièrement, quand celle des autres usagers augmente. Mais dans les ministères, ils ne comprennent toujours pas pourquoi, vu que leur logiciel de comprenette est calé sur le théorème moto = mort en sursis ! Depuis sa création il y a bientôt 40 ans, la FFMC défend l’idée que la sécurité se fait en incitant, et non en réprimant. A trop vouloir stigmatiser la vitesse, on a oublié de former au respect d’autrui, que ce soit sur la route ou dans la vie. Le résultat ? Le nombre d’accidents repart à la hausse : logique vu ce ciblage complètement décalé !
A quand une sécurité routière pensée, concertée, enseignée ? Une chose est sûre, nous en sommes bien loin ! En attendant, la saison des prunes bat son plein…