La "route de la mort"

La "route de la mort" … c’est ainsi que les médias nomment désormais la tristement célèbre « Route Centre Europe Atlantique », ou RCEA, une route nationale qui comporte des sections à deux voies bidirectionnelles, c’est-à-dire que la chaussée est à double sens de circulation, juste séparée par un trait de peinture au milieu. Des accidents mortels surviennent fréquemment sur cette route très fréquentée et ils impliquent souvent des poids-lourds en transit et des automobilistes dont le véhicule s’est soudainement déporté sur la voie d’en face… Boum ! Les chocs frontaux, ça ne pardonne pas : déjà à 30 km/h, ça fait des dégâts, alors à 50, 80, 90 et en plus face à des camions semi-remorques de plusieurs dizaines de tonnes ! Au matin du 27 avril 2016, dans le département de l’Allier, le compteur funèbre compte encore deux victimes de plus.

Les médias s’en émeuvent, forcément… les associations de sécurité routière aussi, c’est bien normal. Riverains, usagers, services de secours, tous dénoncent la dangerosité de cette route et appellent à des solutions. Alors les représentants du gouvernement chargés de ces questions haussent les sourcils, promettent plus de sévérité tout en fustigeant l’irresponsabilité des conducteurs. On évoque à nouveau la réduction de la vitesse autorisée sur ces routes, même si 10 ou 20 km/h de moins ne vont pas changer grand-chose à la violence des chocs frontaux.

Mais le fond du problème, n’est-ce pas ce transit ininterrompu de tous ces camions ? Pourquoi ces marchandises ne sont-elles pas sur les voies ferrées ? Où en est-on du ferroutage toujours promis à demain ? Et ces marchandises, pourquoi faut-il les faire venir de si loin ?
Pourquoi ces camions empruntent-ils ces routes inadaptées à une telle charge de trafic ? Pourquoi les autoroutes, voies les plus sûres, sont-elles privées, donc payantes ?
Pourquoi des automobilistes roulant dans des autos qui n’ont jamais été aussi sûres, fichées, pistées, tracées et soumises à des contrôle-techniques dès qu’elles ont plus de quatre ans quittent-elles la route soudainement et s’emplafonnent ainsi dans des arbres ou des usagers arrivant en face ?
L’usage de plus en plus banalisé des distracteurs (portables, smartphones, GPS…) à bord des véhicules ne serait-il pas en cause dans ces accidents qui semblent « inexplicables », du moins pour les autorités qui prétendent tout mettre en œuvre pour les éviter ?

Qu’on se rassure : pour endiguer la mortalité routière, la Délégation à la sécurité routière prend des mesures : contrôle-technique pour les motos, extension du permis A2 (période probatoire 2 ans limité à la puissance de 50 ch) à tous les âges, port des gants obligatoires…

…bin avec ça, nous v’la sauvés !

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