Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, est content : pour la première fois, le nombre de tués sur les routes vient de passer sous la barre des 4 000 morts, soit une baisse de 6,5% par rapport à l’année précédente. En ce qui nous concerne, la baisse des décès au guidon d’un deux-roues motorisé (2RM) correspond même à –20%. Bravo !
Toutefois, ne tombons pas dans le triomphalisme et l’effet d’annonce forcément trop simpliste… car :
- La baisse de la sinistralité routière est constante depuis 1972
- Ce bilan publié le 6 janvier n’est pour l’instant qu’une estimation (3 994 personnes décédées), sachant qu’une latence de 30 jours doit être observée pour une victime de la route hospitalisée plus de 24 h.
- 2010 a été caractéristique par des conditions météo difficiles (particulièrement pour les 2RM, même si les motards hivernaux ne sont pas les plus impactés par la sinistralité routière) en janvier et en décembre, sans oublier les grèves des raffineries en octobre… soit presque trois mois où la circulation a été fortement réduite.
Rappelons également que l’amélioration de la sécurité routière depuis 30 ans est en partie due au travail de prévention des associations, notamment avec la FFMC, principale représentante des usagers du deux-roues motorisés.
Enfin, n’oublions pas que Monsieur Sarkozy s’est avancé à faire passer le nombre de tués sur la route à 3 000 en 2012. L’objectif est certes louable, mais la FFMC a bien noté que la sécurité routière vient récemment de passer sous la coupe du Ministère de l’Intérieur… Autrement dit, c’est Brice Hortefeux qui a désormais la main haute sur les chiffres, les statistiques et l’analyse… ce qui est bien pratique pour la communication.
Communication à géométrie variable puisque qu’en juillet dernier, monsieur Hortefeux accusait les motards de plomber les chiffres de la sécurité routière, laissant entendre que nous étions les responsables-coupables des accidents dont nous sommes avant tout les victimes.
Quoiqu’il en soit, la FFMC se félicite évidemment de la baisse du risque routier, tout en restant vigilante sur les méthodes employées pour y parvenir… et pour en parler.