Mercredi 19 octobre 2011, la mission parlementaire relative à l’analyse des causes des accidents de la route a rendu son rapport. Pour la FFMC, les recommandations concernant les 2RM [1] sont inadaptées aux enjeux ou enfoncent des portes ouvertes.
Suite aux décisions bricolées par le CISR [2] du 11 mai dernier, nous avions assisté à une valse-hésitation du gouvernement coincé entre ses effets d’annonce et le mécontentement des citoyens lassés d’être traités comme des délinquants irresponsables. Face au ras-le-bol des usagers, le gouvernement crée une mission d’information parlementaire sur la sécurité routière. Au terme de 60 heures d’auditions, elle a rendu son rapport ce matin.
La FFMC salue la promotion du continuum éducatif à la sécurité routière dès le lycée (ce qu’elle fait déjà avec ses bénévoles), le relèvement de la vitesse des cyclomoteurs à 50 km/h et la reconnaissance de la circulation interfiles des 2RM en cas d’embouteillages. En revanche, elle regrette que ce rapport se contente de confirmer les décisions du CISR ou d’en appeler à des mesures déjà prévues ou étudiées dans le cadre des directives européennes (accès progressif à la puissance, ABS obligatoire, …). De plus, la mission sort de son rôle en préconisant un contrôle-technique en cas de revente d’un 2RM, ce qui relève davantage de la protection du consommateur que de la sécurité routière proprement dite.
Quant à une véritable prise en compte des gisements de réduction du nombre de tués au guidon d’un 2RM, c’est toujours le vide sidéral : mieux former les automobilistes à la coexistence avec les 2RM dans le trafic, intégrer un module pratique 2RM dans la formation initiale des candidats au permis B, empêcher les élus locaux d’installer des infrastructures routières dangereuses pour les usagers vulnérables que sont les 2RM ? Rien, zéro ! Évoqués régulièrement parmi les 170 auditions de spécialistes en sécurité routière, aucun de ces axes de travail essentiel n’apparaît dans les propositions des députés alors qu’on reproche aux 2RM de représenter le quart des tués chaque année sur les routes françaises.
La réponse à ce mystère apparaît finalement dans le dernier groupe de mesures du rapport. Celui relatif aux usagers vulnérables : Il s’avère que seuls les piétons et les cyclistes en font partie. Pas les motocyclistes, ni les scootéristes ou les cyclomotoristes. Les pouvoirs publics ne nous considéreraient-ils « vulnérables » que lorsqu’il s’agit de nous faire endosser le massacre ?
En attendant, puisqu’il ne s’agit que de « recommandations », la FFMC se déclare toujours ouverte aux discussions et aux débats pendant lesquels elle entend être entendue… à défaut d’être poliment écoutée.