Radars ou entretien des routes : le choix est fait !

En proposant d’attribuer à l’entretien des routes l’intégralité des recettes des radars automatiques, la FFMC a mis en lumière la répartition réelle des recettes des radars : loin de ne servir qu’à la sécurité routière, la manne sert avant tout... les radars eux même, puis le désendettement de l’État, les collectivités territoriales, et en - bon - dernier l’entretien des routes. Démonstration.

400 nouveaux radars "Mesta Fusion" (photo) vont être déployés sur la France en 2019, et 1200 d’ici 2020 ! Un "détail" de quelques dizaines de millions d’euros dans le budget alloué aux radars par le biais de la loi finances et son article 160, qui prévoit que les bénéfices des radars soient affectés à la sécurité routière. Mais comme pointé par le Sénat, le désendettement de l’État n’est clairement pas une mesure "de sécurité routière". Cette politique du "tout-vitesse" finance avant tout les investissements dans les juteux contrôles radars, négligeant de fait la formation et l’information des usagers, pourtant identifiée comme indispensable pour améliorer les comportements par tous les spécialistes de la sécurité routière !

L’entretien des routes, variable d’ajustement
Comparons ce qui a été attribué à l’organisme chargé de redistribuer le budget destiné à l’entretien des routes, l’AFITF, ces deux dernières années. En 2017, l’AFITF a bénéficié de 424.6 millions d’€ (M €) pour l’entretien des routes. La loi finances 2018 prévoyait 308 M € pour le système des radars, 95 M € pour le désendettement de l’État et 75 M € pour les collectivités territoriales, soit 478 M € au total, De son côté, l’AFITF aurait du bénéficier de 450 M €. Mais les recettes des radars ont baissé : résultat, si les 478 M € destinés aux trois premiers bénéficiaires ont bien été versés, L’AFITF, elle n’a perçu que 200 M € au lieu des 450 M € prévus. Les victimes de nids-de-poules et autres défauts de nos ex-belles routes apprécieront !

Entre le manque cruel d’efforts envers les vulnérables que la SR a pourtant clairement identifié comme étant les victimes les plus touchées, le manque d’efforts envers un continuum éducatif qui permettrait de corriger les comportements, et l’investissement quasi unique en faveur des radars, dont même la Cour des comptes s’inquiète, il est permis de mettre en doute la sincérité de la politique de sécurité routière telle que menée !

Voir en ligne : La proposition de loi FFMC