Annoncé depuis octobre 2015, le permis A2 devient la règle pour tous les conducteurs reçus à l’examen du permis de conduire « moto » de +125 cm3. Concrètement, ça signifie que tout nouveau motocycliste devra attendre deux ans pour accéder à des véhicules sans limitation de puissance. Durant 24 mois, il sera contraint, s’il acquiert une moto, à un véhicule limité à la puissance maximale de 35 kw (47,6 ch). Jusqu’à présent, seuls les novices âgés de 18 à 24 ans étaient limités durant deux ans après la date d’obtention du permis moto « toutes cylindrées ». Sans tenir compte des avis exprimés par la Commission « Jeunes et éducation routière » du Conseil national de sécurité routière qui proposait un autre dispositif de progressivité dans l’acquisition d’expérience de conduite, le gouvernement a préféré accéder aux demandes des anti-moto et des « sécuritaires » en imposant le dispositif « A2 » à toutes les tranches d’âge. S’il est exact que davantage de victimes d’accidents de moto sont âgés, c’est juste parce que la moyenne d’âge des motocyclistes a considérablement augmenté ces dernières années (40 ans et +).
Pour France Wolf, coordinatrice des Motards en Colère, « si la progressivité est une demande historique de la FFMC, limiter l’accès au permis A à des personnes ayant l’expérience de la route n’a pas de sens ! C’est une mesure qui ne tient compte ni de la typologie du parc moto et du public visé, ni des avis pourtant reconnus des spécialistes de la formation deux roues. »
Sauf à vouloir encore augmenter les contraintes pour accéder à la moto, ce nouveau dispositif n’a pas de justification selon les derniers bilans annuels de sécurité routière ou la catégorie « motocyclistes » est encore en baisse de -1,8% (de 2015 à 2014), -12,8% depuis 2010.
En revanche, un novice automobiliste peut toujours conduire la voiture de son choix, sans limitation de puissance.