Depuis 1975, les motocyclettes ont obligation d’allumer leurs feux de croisement de jour. Cette disposition bien acceptée s’explique par leur visibilité réduite, due à leur gabarit moins imposant et en raison de leur plus grande vulnérabilité en cas d’accident.
Le gouvernement a décidé d’engager, le 30 octobre 2004, une campagne nationale pour recommander à tous les usagers d’allumer leurs feux de croisement quand ils circulent de jour hors agglomération.
Dans les faits, et avec la densification de la circulation en zone urbaine, cela reviendra à ’noyer’ les usagers de la route les plus vulnérables, motos, mais surtout cyclomoteurs et vélos, dans une marée de phares.
Dans son principe, l’allumage des feux permet de porter une attention particulière à certaines catégories d’usagers, motocyclistes, ou véhicules d’intervention d’urgence. Demain les phares allumés indiqueront simplement que des véhicules circulent, sans aucune distinction.
Alors même que les effets positifs de cette mesure sont loin d’être avérés, la FFMC craint que la situation à l’égard des deux roues n’empire, notamment vis à vis des cyclomotoristes, moins visibles et conduits par des usagers souvent moins expérimentés. Les fédérations de cyclistes, Fubicy, et FFCT se sont pour leur part exprimées dans un communiqué de presse du 19 octobre où ils s’estiment « laissés pour compte » dans l’expérimentation de feux de jour et redoutent une aggravation des accidents.
La FFMC qui œuvre depuis bientôt 25 ans pour la sécurité des usagers de la route motocyclistes s’inquiète de la mise en place de cette expérimentation. Elle a avancé un certain nombre de propositions au ministère des transports, notamment de développer les dispositifs d’allumage automatique des feux de croisement lorsque les conditions de luminosité baissent. Ces propositions ont été balayées d’un revers de la main par le ministre.
Elle invite donc l’ensemble des automobilistes à boycotter cette mesure d’allumage permanent des feux de croisement, et appelle à un week-end de mobilisation les 30-31 octobre. Elle a recueilli à ce jour plus de 50000 signatures sur la pétition qu’elle a lancé contre cette mesure.