Lors de sa séance du 6 décembre, le CNSR a décidé par une majorité ténue de 12 votes pour, 7 contres et 5 abstentions de recommander de rendre obligatoire l’allumage des feux de croisement le jour par les automobiles. (*le CNSR est normalement composé de 53 membres)
Pour la FFMC, le CNSR refuse de reconnaitre l’échec patent de "l’expérimentation feux de jours" qui n’a été suivi, de son propre aveu, que par une fraction des usagers de la route. Il souhaite ainsi rendre obligatoire une mesure dont les français n’ont pas voulu, et qu’ils ont largement boycotté.
La question du partage de la route est donc plus que jamais posée. Alors que c’est vers les plus fragiles que devrait se porter l’attention des usagers de la route les plus imposants et les mieux protégés, ce sont ces derniers que l’on rendra plus visibles : Jusqu’à présent, les automobilistes se doivent de considérer que, par défaut, c’est à eux de voir et non d’attendre d’être vus, et prendre ainsi toutes les dispositions permettant d’éviter l’accident.
L’allumage des feux le jour renverse cette tendance, puisque l’un des principaux arguments avancé par les promoteurs des ‘feux de jour’ est que "les piétons verront mieux les automobilistes". Ainsi, s’inscrit, de fait, la déresponsabilisation de l’automobiliste : il n’a plus à envisager de n’avoir pas été vu.
Ce n’est pas la différence d’intensité, entre feux de croisement ou feux dédiés (ou diurnes) qui est en cause, mais bien le principe même, qui accentue la visibilité des véhicules les plus imposants et dont les usagers sont pourtant les mieux protégés.
Pour la FFMC, l’insistance du CNSR à promouvoir les feux de jour et, au-delà, les feux dédiés, ne peut servir que les intérêts des constructeurs automobiles. Ceux-ci militent pour une harmonisation internationale des réglementations, et non pour l’intérêt des usagers. La sécurité routière fait alors peu de cas de la sécurité des citoyens et du principe de partage de la route que nous défendons.
En première ligne contre cette mesure dispendieuse en terme de consommation et de pollution, les motards seraient aussi les plus touchés par une telle généralisation des feux allumés sur la route. En effet , eu égard à leur moindre visibilité et plus grande vulnérabilité, ils sont aujourd’hui les seuls à avoir obligation d’allumer leurs feux en toute circonstances.
Pourtant, de véritables solutions aux problèmes de visibilité et de protection des plus fragiles existent, qui respectent les besoins de tous : allumage automatique des feux de croisement en fonction de la luminosité, sensibilisation à l’importance d’une bonne vue sur la conduite, ou contrôle de la vision des conducteurs.