Une délégation du bureau national de la FFMC a rencontré Denis Baupin, l’adjoint au maire de Paris chargé de la circulation, le 4 juillet dernier.
La FFMC pense que face aux récentes déclarations fracassantes sur la pollution des deux roues à moteur, il importe de remettre le sujet dans son contexte. Les pics de pollution ne sont pas causés par les deux roues à moteur, mais parce que nos villes suffoquent d’un trop d’automobiles, et en raison de l’effet de la chaleur sur la production d’ozone.
Reste que la FFMC ne nie pas la contribution des deux roues à moteur à la pollution et souhaite favoriser sa diminution. La FFMC a ainsi contribué à l’élaboration des normes européennes euro 2 et euro 3 actuellement mises en place. L’attitude du monde de la moto est citoyenne, n’en déplaise à ses détracteurs.
La FFMC a rappelé que les deux roues à moteur permettaient d’optimiser l’espace urbain, en diminuant les temps de parcours, et en facilitant le stationnement, ce qui, de fait, limite les émissions polluantes. Elle regrette que ces données n’aient pas été prises en compte dans les mesures effectuées par l’ADEME.
Loin d’en rester à ce constat, la FFMC souhaite développer, en partenariat avec les acteurs du monde de la moto et les pouvoirs publics, une campagne visant à diminuer davantage les émissions polluantes des deux roues à moteur. Elle va développer un ensemble de conseils de conduite et de préconisations tant en direction des motards que des réparateurs dans ce but.
Elle va également lancer à la rentrée une campagne pour l’utilisation d’huile de synthèse dans les moteurs deux temps, qui peut réduire jusqu’à 50 % les émissions de particules.
Elle souhaite, que comme en son temps pour l’automobile, la moto puisse bénéficier d’incitations fiscales qui encourage au renouvellement du parc, sans que cela remette en cause un moyen de transports économique et accessible, aux plus jeunes, comme aux moins fortunés.
Enfin, la FFMC estime que des encouragements à utiliser des carburants moins polluants devraient être développés par les pouvoirs publics pour l’ensemble des usagers de véhicules à moteur.
Face à ces propositions, Denis Baupin affirme ne vouloir, ni stigmatiser la moto, ni l’exonérer des efforts à faire pour diminuer la pollution urbaine et préfère une approche à base d’incitations plutôt que d’interdictions. Néanmoins, en cas de pics de pollution, il indique que les restrictions de circulation toucheraient également les deux roues à moteur les plus polluants.
Parallèlement et à plus long terme, dans le cadre du plan de déplacement de Paris, suivant un calendrier qui serait communiqué à l’avance, Denis Baupin souhaite interdire progressivement les véhicules les plus anciens (la frange des 10% de véhicules les plus polluants), que ce soit les camions, voitures ou motos.
Sur la charte du deux roues en ville actuellement discutée avec la communauté motocycliste (revendeurs, associations de motards, ...) la FFMC et la Mairie souhaitent conjointement aboutir à un document, qui constituera un progrès pour tous, en reconnaissant la place du deux roues en ville, et notamment le stationnement sur les trottoirs dans la mesure ou celui ci ne constitue pas une gêne pour les piétons, et la pratique des remontées de file, dans des conditions de sécurité optimales pour tous.
Enfin, La FFMC va participer à la mise en place d’une étude qui sera demandée par la Mairie de Paris à l’ADEME sur la contribution réelle (en situation, et non sur un cycle théorique) des 2RM en ville.