Lors de la dernière réunion du Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR), le délégué interministériel à la sécurité routière, Frédéric Péchenard, a suggéré qu’il fallait aller encore plus loin dans les limitations de vitesse en vigueur pour atteindre l’objectif de passer sous la barre des 2000 tués par an en 2020.
Bien évidemment, la Fédération Française de Motocyclisme (FFM) et la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) partagent l’objectif de faire baisser la mortalité sur les routes mais estiment que Frédéric Péchenard se trompe de cible en mettant en avant la vitesse pour atteindre ce chiffre.
En effet, même si pour l’instant aucune décision n’est arrêtée, l’hypothèse d’une réduction de la vitesse à 120 km/h sur autoroute est, d’après Le Figaro du 17 avril 2013, à l’ordre du jour.
Voila une idée, certes médiatique, mais à l’efficacité douteuse. En effet, lorsque l’on sait que l’autoroute est le réseau routier le plus sûr où seuls 7% des accidents mortels s’y sont déroulés l’an passé, on a du mal à comprendre la pertinence de cette idée. Ceci d’autant plus que selon l’Association des Professionnels des Autoroutes et des Ouvrages Routiers (ASFA), la somnolence, la prise d’alcool, de drogues et de médicaments sont les principales causes d’accidents mortels sur autoroute.
Alors que le nombre de morts est en baisse continue chaque année, pour atteindre le chiffre historiquement bas de 3645 tués sur les routes l’an passé (la baisse de la mortalité étant d’autant plus significative pour les deux roues motorisés avec 14% par rapport à 2011), stigmatiser encore une fois la vitesse n’est surement pas la bonne solution, même si c’est sans doute la façon la plus facile de donner l’impression que l’on agit.
Cela est d’autant plus vrai que rien n’a été évoqué par le CNSR pour lutter contre les méfaits de l’alcool au volant, responsable de plus de 31% des morts sur les routes en 2012. Chiffre en constante augmentation depuis 2005 et première cause de mortalité routière !
La FFM et la FFMC recommandent donc à Frédéric Péchenard de s’atteler à ces dernières causes et l’assurent de tout leur soutien en la matière.