A partir du premier juillet 2012, tous les conducteurs, à l’exception des cyclomotoristes (cyclos et scooter de moins de 50 cm3) devront obligatoirement disposer d’un éthylotest homologué à bord du véhicule.
C’est la dernière mesure inventée par la Sécurité routière au motif de lutter contre l’alcool sur les routes. Sans doute la réglementation existante n’était-elle pas suffisante (de 135 € et six points retirés à 4 500 €, retrait de permis et deux ans de prison dans les cas les plus graves) ?
Lutter contre l’alcoolémie est un objectif louable, qui ne risque toutefois pas d’être atteint avec cette « mesurette ». Au-delà des contraintes pratiques que suppose l’emport de cet éthylotest à moto, la mesure, telle qu’elle est énoncée, conduit à verbaliser un conducteur qui aurait contrôlé son niveau d’alcoolémie avant de conduire et n’aurait donc plus, au moment du contrôle, un éthylotest non usagé… sauf à dire qu’il en faille deux , pour le plus grand bonheur des fabricants d‘éthylotests.
Le Code de la route fixe pourtant déjà clairement les limites à ne pas dépasser en consommation d’alcool : pas plus de 0,5 g/litre de sang, soit deux verres… et deux verres, tout le monde sait ce que c’est. Sauf que maintenant, il est imposé au conducteur qui aurait des doutes de s’autocontrôler avant de conduire… ce qui nécessite un peu de discernement et de responsabilité, deux caractéristiques qui manquent généralement à celui qui a déjà dépassé les limites.
Puisque les contrôles routiers avec de vrais agents de la circulation ont été abandonnés au profit du contrôle sanction automatisé… ordre est donc donné à l’usager, alcoolique potentiel et délinquant probable d’avoir son petit éthylotest pour être en règle.
Les usagers de la route attendent toujours le changement annoncé : oui, le précédent gouvernement a pris des mesures idiotes, mais sauf erreur, le Président Hollande à désormais le pouvoir de les abroger… au lieu de ça, on continue à nous prendre pour des enfants au point que c’est à se demander pourquoi on nous laisse encore le droit de vote.