Afin d’améliorer la qualité de la formation, l’Etat a eu l’idée de rendre l’affichage obligatoire des résultats des écoles de conduite (dès le 1er juin). D’après lui, une école qui a de bons résultats est forcément une école qui dispense une bonne formation ; c’est en tout cas ce qu’on voudrait faire croire aux candidats au permis et c’est de manière pernicieuse les rendre responsables de leur problème de formation : ils n’avaient qu’à choisir une « bonne » école !
Pourtant, une fois n’est pas coutume, le refus des écoles de se plier à cette obligation est soutenu par les inspecteurs du permis de conduire… En effet, le taux de réussite variant du simple au triple selon l’inspecteur pour une même école, la pertinence et la fiabilité des résultats comme critère de sélection s’en trouve tout de suite relativisée et les inspecteurs ne tiennent pas forcément à ce que cela se sache, or les écoles, furieuses, ont promis d’afficher également les résultats par inspecteur.
La FFMC et l’AFDM , qui connaissent bien le problème pour travailler depuis 20 ans avec un réseau d’écoles triées sur le volet, savent à quoi s’en tenir et soutiennent la démarche des écoles qui, bien qu’effectuant un bon travail de formation, n’ont pas forcément d’excellents résultats (parce que situées en zone « difficile », travaillant avec des élèves déscolarisés, ne maîtrisant pas bien le français, ou tout simplement refusant de « bachoter » sur les points d’examen…).
Assez de mesures « poudre aux yeux » (le permis à 1.00 €/jour en fut une autre…) qui n’ont qu’un seul but : faire croire que le gouvernement s’occupe du problème et cherche des solutions. Les réformes des critères d’examens pour que les formations ne soient plus axées essentiellement sur du bachotage, mais aussi celles des formations des enseignants de la conduite et des inspecteurs sont nécessaires. Les contrôles de la qualité de la formation dispensée également. La mise en place d’un contrôle continu, d’une réelle probation à la conduite sont des solutions possibles, mais tout cela doit se faire en concertation avec les écoles de conduite : pas à leurs dépends et pas sans elles !
Qu’attend-on pour mettre en place un continuum éducatif digne de ce nom, tel que le prônent la FFMC et l’AFDM depuis 20 ans ? Le potentiel des formateurs demeure largement inexploité, leur bonne volonté également.
La politique de Sécurité Routière actuelle, basée sur la répression, la culpabilisation et la déresponsabilisation du conducteur a atteint ses limites et elle n’a pas contribué à épargner la vie des usagers fragiles ; c’est pourquoi, une fois de plus, la FFMC, , propose de participer à toute étude sérieuse diligentée sur le thème de la formation et de l’éducation à la Sécurité Routière, du plus jeune âge et tout au long de la vie de l’usager de la route.
Parce qu’un motard bien formé est un motard plus en sécurité, et parce que c’est d’autant plus vrai s’il partage la chaussée avec d’autres usagers tout aussi bien formés.