Accidentalité commentée : discrimination anti-moto ?

Vous connaissez l’obsession de certains opposants à la moto, qui accusent la moto de tous les maux : polluants, bruyants, dangereux, ils représentent un taux de tués 25 à 30 fois plus important que les automobilistes alors qu’ils ne seraient que 2% des usagers ! Du coup, certaines habitudes de formulation entretiennent, volontairement ou non, cette forme de pensée qui ferait des motocyclistes les ennemis de la raison : explications !

Chaque mois, l’ONISR (Observatoire interministériel de la sécurité routière) publie un baromètre de l’accidentalité routière, assorti d’un communiqué de presse. Le baromètre fait le bilan de l’accidentalité du mois concerné, et fait plusieurs catégories de comparaisons : évolution sur 12 mois, nombre de tués, de blessés. L’évolution de l’accidentalité est habituellement caractérisée par une comparaison avec le même mois de l’année précédente, mais cette comparaison étant faussée par la circulation réduite du fait de la crise sanitaire, l’ONISR compare également à la dernière année "de référence" lors de laquelle la circulation ne connaissait pas de diminution du fait des mesures sanitaires : 2019. Donc dans les chiffres transmis par l’ONISR, on trouve la comparaison entre mars 2022 et mars 2021, mais aussi entre mars 2022 et mars 2019. Jusque-là, tout est cohérent.

Là où le bât blesse, c’est dans la façon d’exprimer ces comparaisons, très subtilement différente selon qu’on parle des accidents des automobilistes ou de ceux des motocyclistes, voici comment :
Le titre du CP exprime bien la double comparaison :
Hausse de la mortalité routière en mars 2022
par rapport à mars 2021 et baisse par rapport à mars 2019
Plus loin, on arrive aux commentaires de l’accidentalité par catégorie d’usagers, donc automobilistes et motocyclistes :
-  Pour les automobilistes, c’est exprimé ainsi :
La mortalité des automobilistes est en hausse par rapport à mars 2021 et en baisse par rapport à mars 2019 : 111 personnes sont décédées en mars 2022, soit 17 de plus qu’en mars 2021 et 15 de moins qu’en mars 2019.

-  Pour les motocyclistes, voici le texte :
La mortalité des usagers de deux-roues motorisés est en hausse en mars 2022 : 55 motocyclistes ou cyclomotoristes ont trouvé la mort, soit 10 de plus qu’en mars 2021 et 11 de moins qu’en mars 2019.

Donc pour les automobilistes, il est clair tout de suite qu’il y a une baisse par rapport à 2019, alors que pour les motocyclistes, le commentaire parle d’une "hausse en mars 2022", et ce alors que la baisse est plus importante pour les motocyclistes que pour les automobilistes, et qu’il serait bon de s’en féliciter !
Petits calculs :
-  Automobilistes, 15 de moins qu’en mars 2019, soit 15/126 donc - 11.9 %.
-  Motocyclistes, 11 de moins qu’en mars 2019, soit 11/66 donc – 16.7 %.

Ça peut paraître sans importance, mais en réalité, ce "racisme ordinaire", volontaire ou non, a tendance à jeter le discrédit sur notre communauté, et de ce fait s’avère inutilement nuisible.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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10 commentaires

Réponse à Piero le druide - FFMC 22 annuler
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  • Philippe Galiana Permalien

    Les statistiques, c’est comme les minijupes : ça donne des idées, mais ça cache l’essentiel.

  • Piero le druide - FFMC 22 1 réponse Permalien

    L’utilisation de certains mots dans des articles de la FFMC peuvent être contre productifs.
    C’est bien le cas présentement même si je partage totalement le constat de cet état de fait.
    Définition de "racisme" :
    - Théorie qui considère une race supérieure aux autres et préconise de la préserver de tout croisement.
    - Attitude d’hostilité violente envers un groupe racial, et, plus largement, envers une certaine catégorie de personnes.
    Tel n’est pas le cas dans le sujet qui nous est exposé.
    Il serait plus juste d’utiliser des synonymes plus appropriés, certes moins "accrocheurs" comme :
    - parti pris, préjugé, discrimination sociale, etc...
    Ne nous exposons pas inutilement.
    Fraternellement,

    NB : Si ces messages sont lus par le BN ou le SN, il serait bon de faire un ménage des réponses de robots !

  • Marco84 1 réponse Permalien

    Je pense que "mal nommer les choses ajoute au malheur du monde", selon Albert Camus.
    Jusqu’à présent, nous prenions soin de parler de "motophobie". Cela désigne la haine des motocyclistes ou, plus largement, des utilisateurs de 2-roues motorisés. Ou, s’il ne s’agit pas haine, disons, le mépris et sa cohorte d’idées reçues, d’interprétations volontairement erronées ou tronquées, comme l’explique l’article ci-dessus, qui induisent des opinions négatives chez ceux qui ne cherchent pas à approfondir les informations qu’ils reçoivent. La plupart des gens, en somme. Surtout si cette information provient d’un canal officiel, qui fait autorité.
    Être motard, ce n’est pas appartenir à une race. Ça ne l’a jamais été. On peut se sentir différent du commun des mortels en ce que nous faisons un choix de vie ou simplement celui d’une pratique dans lesquels nous puisons une partie de notre identité personnelle, ce qui fait de nous un citoyen ou simplement un être humain, mais cela n’a rien de comparable avec une appartenance ethnique ni avec une couleur de peau. Nous avons choisi d’être "motards". On ne choisit pas d’être Noir, Asiatique, Arabe, Juif, ou Sami, etc.
    Le racisme, ordinaire ou pas, c’est cette haine que d’aucuns expriment à l’égard d’êtres humains qui ne peuvent rien changer à ce qu’ils sont génétiquement ou ethniquement. Nous, motards, nous avons fait un choix qui bien souvent est évolutif. Mais si nous pouvons parler de culture motarde, de manière d’être, de communauté, et même de gènes motards, en forme d’allégories, cela n’a rien d’une appartenance raciale. On nous aime ou, comme dans le cas qui nous occupe, on nous méprise, voire, on nous hait. Il s’agit d’une phobie, pas d’un racisme. Parler de racisme à notre égard, c’est galvauder ce mot et, finalement, nier les souffrances des êtres qui sont victimes du vrai racisme et de sa haine irrationnelle.
    Sinon, les falsifications et les détournements d’information qui nous concernent ne sont pas réellement une nouveauté. Ils traduisent certainement la bêtise de ceux qui s’y prêtent. Cela est d’autant plus désolant qu’il s’agit d’organes officiels censés respecter une certaine neutralité. Ils justifient que la FFMC reste vigilante et leur vole dans les plumes lorsque cela est nécessaire.
    Mais en toute chose, il faut garder de la mesure et ne pas tomber nous-mêmes dans un excès linguistique qui pourrait affaiblir notre propos.

  • Il faut que nos délégués intervenants au niveau du CNSR dénoncent ces dérives.
    Et pourquoi pas intervenir, participer directement sur la collaboration de ces rapports !
    V

  • Ça fait des années que une certaine catégorie de gens sont comme ça anti deux roues malheureusement il y à plusieurs exemples de personnes qui déteste les autres pour mieux les diviser mieux faire renier l’ordre établi par une minorité qui ce connaissent et font croire que c’est mieux comme ça. C’est gens ce moque du monde c’est de notre faute pas le bon véhicule pas la bonne couleur pas le bon pays pas la bonne région un belle exemple tu va au moto gp l’animateur cri au micro vive la Bretagne bravo vive le pas de Calais bravo et la vive paris aïe aïe c’est la ou... et oui pas de chance mauvais véhicule ou mauvais endroit ou tu a vue le jour les idiots sont partout sur ce bonne roulade et faites attention à vous sur les routes les idiots sont partout bonne journée

  • Bonjour,
    Pour avoir été IDSR et ECPA ce parti pris envers les motards ne datent pas d’hier bien évidemment.
    Il y a quelques 20 ans, un accident moto avait conduit le gendarme a pointé la non maitrise donc l’excès de vitesse comme facteur de l’accident. C’est ce qu’il avait remonté dans son fichier BAAC (le fameux fichier où on remonte en 48 h les facteurs accidentogènes alors qu’il faut plusieurs semaines voir quelques mois d’enquête, certes pas à temps plein, pour vraiment comprendre un accident). Le hic c’est que l’enquête IDSR a mis en évidence que l’infra permettait de rouler à 90 km/h et que la moto, d’un grand âge et de collection, ne pouvait pas dépasser 95 km/h. Je ne dis pas que la vitesse n’est pas parfois un facteur, mais dans ce cas là, les facteurs étaient tout autre. Hors dans la stat, c’est la vitesse car c’est connu, le motard va vite !
    Bien évidemment je sui sûr que chacun, dans savie de motard, à un exemple du même acabit.
    Bon we à la FFMC et ses motards
    Laurent