Ainsi, l’antenne départementale FFMC 39 a reçu récemment de la part du directeur de cabinet de la préfecture du Jura, une fin de non-recevoir pour une demande d’attribution de PDASR datée du 30 janvier dernier d’un montant total de 2600 €, pour l’action ERJ de l’antenne programmée en plusieurs interventions prévues dans l’année et des stages de « reprise de guidon » pour les motocyclistes de la région, actions portées par les bénévoles de l’antenne départementale FFMC 39.
Le motif de ce refus ? Le directeur de cabinet de la préfecture du Jura a décidé de ne pas soutenir ces actions de sécurité routière au prétexte qu’il ne peut pas cautionner une association qui « s’oppose à l’action du gouvernement en matière de sécurité routière ». C’est du moins ce qu’il a déclaré à quatre représentants de l’antenne FFMC 39 qui ont été reçus, à leur demande, à la préfecture le 11 juillet 2018 pour tenter d’obtenir des explications à ce refus.
Et quelle serait cette opposition qui fâche le directeur de cabinet de la préfecture du Jura ? Ce sont les manifestations de la FFMC qui contestent la mesure du 80 km/h décidée par le Premier ministre Édouard Philippe au Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) du 9 janvier 2018 qui n’ont pas plu à ce Monsieur ou à sa hiérarchie. Pourtant, c’est ce même CISR qui a également inscrit en tête des mesures à mettre en œuvre l’éducation des jeunes scolarisés à la sécurité routière et le renforcement des actions de prévention en direction des jeunes conducteurs, précisément le public visé par les interventions ERJ !
La sécurité routière est-elle vraiment un objectif des pouvoirs publics ?
Autrement dit, le directeur de cabinet de la Préfecture du Jura refuse aux animateurs bénévoles de la FFMC de mettre en œuvre le plan d’amélioration de la sécurité routière décidé par le Premier ministre, sur la base des recommandations du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) auquel siègent les représentants de la FFMC, CNSR placé sous l’égide du Ministère de l’Intérieur qui est le ministère de tutelle du directeur de cabinet de la préfecture du Jura.
Alors soit ce refus est le fait d’un fonctionnaire qui, sur une conviction personnelle, attribue ses budgets de PDASR selon ses propres préférences, soit il exécute des ordres de sa hiérarchie, c’est-à-dire le préfet et plus haut, le Ministre de l’Intérieur, M. Gérard Collomb.
Face à ses interlocuteurs de la FFMC 39 qui ont tenté de lui expliquer en quoi consistent les actions ERJ menées par la FFMC, le directeur de cabinet de la préfecture du Jura a dit « qu’il reconnaît que la responsable sécurité routière (SR) de l’Éducation nationale et le responsable départemental de la SR qui ont assisté à plusieurs interventions ERJ de la FFMC 39 étaient de très bonne qualité », mais qu’il fallait que la FFMC 39 comprenne sa cohérence et donc son refus. Mais quelle cohérence y-a-t-il à empêcher les actions ERJ faites par la FFMC 39, qui vont dans le sens d’une meilleure sécurité routière, à savoir justement l’objectif visé par la plus haute autorité du Gouvernement ?
Alors, simple carence, mauvaise coordination des Pouvoirs publics comme a tenté de s’en excuser ce Monsieur ou bien directives venues de plus haut ? Toujours est-il que d’autres antennes locales de la FFMC (notamment dans les départements 12, 28, 74…) se sont vu refuser cette année des enveloppes de PDASR prévues pour des actions qui ne semblaient pas poser de problème aux autorités au cours des années précédentes. Serait-ce une forme de chantage de la part de l’État ?
Inquiet de ces dysfonctionnements, le Bureau national de la FFMC va demander des explications aux ministres concernés… à eux donc de nous confirmer si la politique de sécurité routière en France peut encore être préventive et éducative ou uniquement répressive et punitive.