80 km/h, premier ministre, parlementaires et usagers : la rupture

« Sauver des vies par une mesure de rupture », c’est ce que martèlent les services de communication du gouvernement d’Edouard Philippe, lequel s’arque-boute coûte que coûte sur son annonce de baisser la vitesse de 10 km/h sur le réseau secondaire bidirectionnel d’ici cet été.

Pour la rupture, c’est fait : pour les usagers de la route, des élus locaux et de nombreux parlementaires, la pilule que le Dr Philippe veut nous faire avaler de force ne passe pas.

Et il persiste et signe : au lendemain de l’audition par le Sénat des représentants des usagers de la route dont la FFMC, la FFM et 40 millions d’automobilistes, le porte-parole de l’Elysée affirme que la mesure sera mise en place comme prévue au 1er juillet. Alors que le rapport des sénateurs est attendu pour la fin du mois… encore une fois, l’avis des usagers et celui des élus de la République, le gouvernement et le Président n’en ont cure.

Pourtant, l’évidence se fait un peu partout : la remontée de la mortalité routière de ces dernières années relève de facteurs multiples qui ne seront pas réglés par un abaissement de la vitesse maximale autorisée sur des réseaux où les vitesses moyennes observées sont déjà en deçà de la vitesse réglementaire actuelle. Une majorité des français n’en peut plus de cette politique de Sécurité routière qui les pressure et ne s’attaque pas aux causes des accidents mais uniquement à leurs conséquences.

Avec la baisse des moyens pour les associations et les collectivités régionales, les fermetures de centres de secours et des services d’urgence dans les territoires déjà isolés, la « mise en concurrence » des petites lignes ferroviaires qualifiées de non-rentables qui va entrainer leur disparition (moins de trains de proximité = plus de voitures sur le réseau secondaire), l’ubérisation des écoles de conduite et la baisse liée de la qualité de l’enseignement de la conduite, toujours plus de téléphonie et d’écrans connectés dans les véhicules, les autoroutes hors de prix (le réseau le plus sûr !), sans oublier l’abandon de l’entretien des routes, précisément celles concernées par cette baisse des vitesses décrétée sans concertation, la rupture est en effet certaine pour les usagers de la route au bord du burn-out !

La FFMC poursuit ses actions, toutes les semaines et tous les WE, ses 86 antennes départementales sont dans la rue et les 14 et 15 avril, rendez-vous est pris pour une action nationale où sont invités tous les usagers de la route.

En avant pour la rupture, le printemps s’annonce chaud !