Faute de grives, on mange des merles, on a donc eu droit aux résultats d’une enquête du CEREMA sur les vitesses pratiquées avant et après la mise en place de l’expérimentation, et dont la synthèse, d’une pertinence que n’aurait pas désavouée Monsieur de La Palice, affirme sans ambages que « La vitesse limite autorisée a une incidence significative sur les vitesses pratiquées. À une baisse de la vitesse limite autorisée correspond une baisse des vitesses pratiquées. » Soit.
Mais ce qui est le plus gênant, au fond, et que cette étude met en lumière, c’est que les usagers, sous une limitation à 90, roulent en moyenne sous la limite autorisée de quelques km/h, et sont donc des citoyens respectueux de la règlementation. A contrario, sous une limitation à 80, ils roulent au-dessus de quelques km/h ! A se demander si le gouvernement veut « fabriquer » des contrevenants avec cette mesure, ce qui, comme le dit le sénateur Alain Fouché, participe d’une politique généralisée de racket, que nous surnommons pour notre part « sécurité rentière ». Chacun sa terminologie, mais le fond reste le même : transformer des citoyens respectueux des règles en délinquants de la route n’est pas une bonne recette pour faire adhérer les usagers de la route aux enjeux de la sécurité routière... la vraie sécurité routière, celle qui vise à éviter que des accidents surviennent !
80 km/h ou comment fabriquer des contrevenants
La mesure de l’abaissement de la vitesse de 90 à 80 sur le réseau bidirectionnel cristallise la majorité de l’opinion contre elle. Pour mémoire, la FFMC défend l’idée d’une politique de sécurité routière cohérente qui se fasse AVEC les usagers et non contre eux. Dans ce cas, les arguments présentés par les autorités, DSR et Premier ministre en tête, ne tiennent pas la route. Le Sénat réclame les résultats de l’expérimentation, que la DSR entendait ne pas diffuser.
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80 km/h : le gâchis !
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