Quand la nouvelle tombe dans le courant du weekend dernier, les motards en colère n’en croient pas leurs yeux. Le retour du gilet "rétroréfléchissant" ? Conspué par les motards, le « gît-laid » obligatoire avait finalement été enterré en 2013 après une protestation de grande ampleur de la part de la FFMC. Les 27 députés signataires de l’amendement, pour beaucoup de nouveaux arrivants à l’Assemblée nationale auraient du mieux se renseigner… D’autant que les cyclistes, également visés par cette obligation qui s’étendrait en plus pour eux au casque, toussent également.
Très vite la résistance s’organise. Sans attendre, les antennes départementales de la FFMC contactent leurs députés, ainsi que de nombreux motards alertés par les réseaux sociaux.
En parallèle, la FFMC nationale interpelle le Conseil National de la Sécurité Routière. La FEMA (Federation of European Motorcyclists Association) y va même de sa contribution en mettant à disposition de la FFMC une étude du principal institut de sécurité routière néerlandais qui démontre le manque d’efficacité du « gilet haute visibilité ».
À ce titre, la conjugaison des interventions locales, nationales, et même européenne est exemplaire, spécial dédicace à Manu, Denis, France, Wim, et tous les autres qui se reconnaîtront.
Le soufflé retombe !
Du coup, les députés contactés rétropédalent à grande vitesse : rapidement Mounir Belhamiti, Yannick Haury, Anne-France Brunet, … annoncent à la FFMC que « blablabla, le député a finalement retiré sa signature à cet amendement, blablabla ».
D’autres députés non-signataires de l’amendement confirment par ailleurs leur opposition à cette mesure, et le délégué interministériel, Emmanuel Barbe, émet un avis défavorable au nom de la Direction de la Sécurité Routière.
Bref, celui-ci a dorénavant autant de chance d’être adopté qu’un fer à repasser d’apprendre à voler, perdu au milieu des 3 000 amendements à la Loi d’Orientation sur les Mobilités. Cette LOM est censée encadrer l’usage des « EDPM », engins de déplacement personnel motorisés, terme qui regroupe les trottinettes électriques, gyropodes, et autres hoverboard, … . Ces EDPM sont actuellement perdus au milieu d’un vide juridique et pour beaucoup théoriquement interdits sur la voie publique puisque non homologués. Il est bon que l’Assemblée nationale s’en préoccupe, il est en revanche peu pertinent de vouloir par ricochet impacter les règles de circulation de véhicules déjà largement encadrés par la réglementation. La FFMC veille au grain, encore et toujours !