La FFMC rencontre Dominique Perben Essai à transformer

Mercredi 15 février, une délégation du bureau national de la FFMC a rencontré Dominique Perben, ministre des Transports. Depuis un an que la Sécurité Routière annonce que la moto sera sa priorité pour 2006, avec de nombreuses déclarations fracassantes, lois & dispositifs répressifs, il était pour le moins étrange que le ministre n’ait toujours pas rencontré les premiers intéressés, les motards eux-mêmes.
La FFMC abordait donc cette entrevue avec pugnacité mais ouverture, en avançant des propositions pour une autre sécurité routière pour les motards, issues de son ’Manifeste’ récemment publié.

Face à l’accumulation de législations répressives et d’annonces dénigrant les motards, la FFMC a dénoncé la stigmatisation dont sont l’objet actuellement les motards, et défendu une politique de sécurité routière valorisant les comportements positifs.
Le ministre a affiché une forte volonté d’ouverture qui tranche avec l’attitude de ses prédécesseurs. Pour Fred Brozdziak, membre du Bureau National, qui a été de toutes les dernières rencontres, c’est la plus positive à laquelle il ait assisté.
L’opération "feux de jour" semble bien définitivement enterrée. Le ministre n’a pas souhaité rallumer une polémique à ce sujet. Reste qu’à l’initiative des constructeurs automobiles, les feux dédiés pointent leur nez à l’horizon.

Les discussions ont ainsi permis d’avancer sur les sujets suivants :

-  Formation et permis de conduire :
· Intégration d’un module ’prise en compte des usagers vulnérables’ dans la formation au permis de conduire voiture (permis B)
· Le ministre est favorable à l’extension du dispositif "permis à 1€/jour" au permis moto. Ses services étudient la mesure dont le coût est estimé à 400 000 €

-  Débridage : (loi du 5 janvier 2006) Elle ne vise , selon Perben, que le débridage en terme de puissance. Contrairement à ce qu’énonce le texte de loi, la personnalisation des véhicules (pneu, pots, rétro, cligno, etc..), reste possible, tant que les accessoires utilisés sont homologués. Le ministre a promis qu’une circulaire permettrait de clarifier ce point. En revanche, en cas de contrôle qui montrerait que la moto fait plus de 100 chevaux, le motard risque bel et bien l’immobilisation de son véhicule et la mise en fourrière jusqu’à sa remise aux normes.

-  Mise en place de groupes de travail sur les sujets suivants :
· mobilier urbain : l’objectif est d’établir des normes comme celles qui font loi sur les routes
· circulation entre les files : le ministre est ouvert à l’idée d’une charte des bonnes pratiques " visant a énoncer les critères d’un comportement responsable ". Reste à convaincre les autres ministères concernés.

-  Circuits : augmentation de la dotation (à parité avec le ministère jeunesse et sports) pour les journées ’ouvrez les circuits’. Mise en place de ’projets pilotes’ pour pistes de stunt

En revanche, le contrôle sanction automatique reste le credo du gouvernement et Dominique Perben a confirmé l’augmentation de la part de radars flashant par l’arrière.

Globalement, ces annonces sont encourageantes, mais il faut que ces bonnes intentions affichées se traduisent dans la réalité. La FFMC ne se berce pas d’illusions.
Reste donc pour le ministre à transformer l’essai. La FFMC va participer aux travaux et s’assurera que les engagements du ministre, soient suivis d’effet. Elle réserve sa décision quant à une mobilisation ce printemps face à l’inflation réglementaire et répressive dont les motards sont actuellement la cible, mais souhaite avant tout mettre en avant la prise en compte des motards dans l’aménagement routier et les plans de déplacement urbains.