REAGIR est mort, vive REAGIR ! Le Gouvernement veut un contrôle total sur les études d’accidentologie

Depuis 1983, le programme REAGIR permet aux Préfets de nommer des enquêteurs bénévoles afin de déterminer les causes des accidents mortels. Nommés Inspecteurs Départementaux de la Sécurité Routière (IDSR), ils représentaient les différentes catégories d’usagers, issus d’associations ou de la fonction publique.

En permettant l’analyse précise et concertée des facteurs d’accidents, sans pression politique ou hiérarchique, ces IDSR rendaient compte à la préfecture des résultats qualitatifs de leurs études et proposaient des améliorations pour la disparition ou l’atténuation de ces facteurs. Parce que volontaires, motivés et expérimentés, et disposant du temps nécessaire à l’analyse, ils contredisaient régulièrement les discours des pouvoirs publics sur les causes d’accident, et pointaient la réalité : le manque de formation et les défauts des infrastructures routières.

Le Ministère des Transports a souhaité mettre fin au programme REAGIR et le remplacer par des enquêtes confiées aux seuls professionnels de la gendarmerie, de la police nationale, et de l’Équipement. Les bénévoles issus d’associations verront leur champ d’action limité aux opérations de communication des orientations gouvernementales.

La FFMC, acteur de sécurité routière depuis 25 ans, dénonce ce musellement de la parole citoyenne.

Dans le domaine de la sécurité routière, le Gouvernement ne supporte pas la contradiction. Plutôt qu’utiliser les informations techniques objectives des enquêtes REAGIR et accepter la réalité, le gouvernement casse un outil. Plutôt que d’améliorer le programme, le gouvernement le modifie si profondément qu’il en perd toute crédibilité.

La FFMC appelle ses IDSR à quitter cette fonction qui devient vide de sens, et à médiatiser les raisons de ce départ. La FFMC ne cautionnera pas les orientations répressives du Gouvernement.