La FFMC en questions

 [1] Quel est le but de la FFMC ?

 [2] Etes-vous pour ou contre la limitation de vitesse ?

 [3] Pensez-vous que l’insécurité routière est due à un manque de formation routière ou à un manque d’éducation civique ?

 [4] Pensez-vous que les choses peuvent changer (moins de morts etc..) sans répression ?

 [5] La TVA à 5,5 % sur les casques est-il un combat prioritaire et efficace ?

 [6] Si oui, pourquoi seulement sur les casques et pas les autres accessoires de sécurité ?

 [7] Pourquoi "en Colère" ?

 [8] Combien avez-vous d’adhérents ?

 [9] Que pensez-vous des pots bruyants homologués ou non ?

 [10] La FFMC et la politique

Notes

[1Quel est le but de la FFMC ?

La FFMC défend les motards. Elle agit pour promouvoir la pratique de la moto dans de meilleures conditions de sécurité. Selon nous cette défense passe également par celle de valeurs telles que la solidarité et les libertés.
Défendre ne veut pas dire approuver des comportements dangereux pour les autres. Rouler vite dans des conditions de circulation optimales n’est pas la même chose que faire des wheeling devant une rue piétonne.

[2Etes-vous pour ou contre la limitation de vitesse ?

Nous sommes pour des limitations de vitesse adaptées et compréhensibles (particulièrement en ville). Mais une loi ou une réglementation dont les usagers ne comprennent pas l’utilité est mal respectée.
De plus, tout ne peut pas s’inscrire dans le cadre de la loi ou du code de la route. A force de marteler le « respect des règles », on en oublie le respect des autres, et on verbalise ce qui est facile à verbaliser.

La question n’est pas tant celle des limitations de vitesse que celle d’apprendre à tous les conducteurs à adapter leur vitesse aux conditions (trafic, météo, fatigue...).
En ville, l’adaptation de la vitesse ne doit pas être faite en fonction de la circulation mais en fonction des risques d’accident avec les usagers vulnérables (piéton, cycliste, cyclomoteur). On demande à être respecté, respectons-les aussi. Ce n’est pas tant l’excès de vitesse qui est en cause dans les accidents de la route mais la vitesse inadaptée à la situation.

[3 Pensez-vous que l’insécurité routière est due à un manque de formation routière ou à un manque d’éducation civique ?

Les deux sont liés car apprendre à vivre en société, c’est aussi apprendre à cohabiter sur la route. La route est un espace commun qu’il faut apprendre à partager.
L’insécurité routière est due à plusieurs facteurs :
• Le manque de sensibilisation - éducation - formation à la sécurité routière (ce que nous appelons le continuum éducatif qui devrait commencer dès le plus jeune âge et se poursuivre tout au long de la vie des conducteurs) ;
• « Éducation civique » : ne faut-il pas de ce point de vue, se demander comment les conducteurs peuvent avoir un comportement citoyen dans une société où les solidarités sont cassées et la loi du plus fort règne ?
• L’entretien du réseau routier et le problème des infrastructures dangereuses sont également un facteur non négligeable puisqu’ils entrent en compte dans 42% des accidents de la route.
• Enfin, les statistiques montrent aussi que la fatigue n’est pas pour rien dans les accidents : ne faut-il pas s’interroger sur les conditions de vie et de travail de certaines catégories...

[4 Pensez-vous que les choses peuvent changer (moins de morts etc..) sans répression ?

Il est certain que si on est d’accord pour qu’il existe des lois, il faut aussi des moyens de sanctionner ceux qui ne les appliquent pas.... Nous ne sommes pas dans le meilleur des mondes possibles !
Cela dit, il faut des lois et un code de la route qui tiennent compte des réalités, et non étudiés pour rapporter de l’argent dans les caisses de l’Etat !
Le problème que nous posons est l’équilibre des lois pour la sécurité routière. Les gouvernements successifs les ont axées essentiellement sur la répression en laissant trop souvent de côté la formation et l’entretien des routes.
Un audit publié à l’été 2018 pointe ainsi le manque de moyens consacré à l’entretien du réseau routier qui se dégrade ! Trop souvent, il faut des accidents mortels pour que les pouvoirs publics réagissent ! Aujourd’hui on est même rentré dans un système pervers où l’entretien du réseau routier est financé par le produit des amendes elle même !

[5La TVA à 5,5 % sur les casques est-il un combat prioritaire et efficace ?

Prioritaire ? Ni plus ni moins que d’autres mais ras le bol d’être des vaches à lait ! Efficace ? Si on s’y met tous pourquoi pas ! On nous dit que c’est une règle européenne et qu’on ne peut pas la changer. Sauf que la TVA réduite sur les accessoires de sécurité n’est qu’un des leviers à actionner pour encourager le port d’équipements adaptés. Des campagnes de communication intelligentes, des mesures incitatives de la part des assureurs (comme le fait déjà la Mutuelle des Motards), d’autres mesures fiscales comme le crédit d’impôt... Tout ceci pourrait faire évoluer les comportements.

[6Si oui, pourquoi seulement sur les casques et pas les autres accessoires de sécurité ?

Ça se discute effectivement, tous les accessoires faisant l’objet d’une norme CE (gants, bottes, dorsales, blousons, ... ) mériteraient effectivement de bénéficier de telles mesures, à condition bien entendu que la baisse de TVA ne serve pas qu’à augmenter les marges des vendeurs comme ç’a été le cas dans d’autres domaines !

[7Pourquoi "en Colère" ?

La FFMC s’est créée à la fin des années 70 à l’issue d’un vaste mouvement de ras le bol des motards face aux multiples attaques contre la pratique de la moto : réforme du permis compliquant inutilement l’accès à la moto, tarifs d’assurance exorbitants, et surtout mise en place d’une vignette fiscale sur les motos. Cette dernière met le feu aux poudres. Comme il existait déjà une FFM (la Fédération Française de Motocyclisme, fédération sportive délégataire du ministère de la jeunesse et des sports), le mouvement a décidé de s’intituler FFMC.
Si la Colère est un moteur efficace (si on n’est révolté par rien, a-t-on vraiment envie de rejoindre une association pour mener des actions efficaces ?), elle n’est pas le seul. La FFMC s’est ainsi toujours astreinte à dépasser le stade de la colère, et à proposer des actions constructives, et à s’engager dans une démarche citoyenne.

[8Combien avez-vous d’adhérents ?

La FFMC compte environ 26 000 membres individuels (à fin 2018), et 85 antennes départementales réparties sur l’ensemble du territoire national et jusque dans les DOM-TOM. 

[9Que pensez-vous des pots bruyants homologués ou non ?

La FFMC reconnaît qu’une réglementation bien pensée sur la question du bruit permet d’encadrer et de limiter les nuisances sonores des véhicules à moteur. Elle souhaite attirer l’attention des motards et des pouvoirs publics sur le fait que les attitudes et les comportements (accélérations brutales, régimes moteur élevés) ont autant, voire plus d’incidence sur le niveau sonore que le fait qu’un pot soit homologué ou pas.
Une attitude responsable de chacun est donc essentielle, notamment la nuit et en ville, mais également sur des lieux de villégiature où le public aspire au calme. Elle souhaite que les réglementations soient appliquées avec discernement et que les règles du jeu soient claires, afin que leur application ne tourne pas à la « chasse aux motards ». Le respect des autres passe aussi par le respect de la tranquillité de chacun (voir Q2 plus haut).

[10la FFMC et la politique

La FFMC fait de la politique mais pas au sens politique politicienne mais en s’impliquant dans la vie de la cité comme tout citoyen. Car dès l’instant où l’on se regroupe pour revendiquer des droits et des attentes, on rentre dans un jeu politique. Le tout est de ne pas s’y brûler les ailes.
La FFMC n’appellera jamais à voter pour tel ou tel parti ou personne, mais elle appellera à s’opposer à toute politique visant à limiter le champ d’expression des associations et citoyens que nous sommes.
Elle passe ainsi les propositions qui lui sont soumises au tamis des valeurs inscrites dans ses statuts (liberté, solidarité, non-discrimination…), et ne les traite pas en fonction de politiques partisanes.