Contrôle technique : un fâcheux air de loterie

Selon les déclarations de madame Cécile PETIT, déléguée interministérielle à la Sécurité Routière, les récentes évolutions du contrôle technique automobile sont un enjeu de sécurité routière puisque « un véhicule de plus de 8 ans multiplie[rait] par 2 le risque d’accident mortel ». Présenté sous cet angle, qui pourrait ne pas adhérer ?

Depuis le 1er janvier 2008, le contrôle technique automobile a été durci : plus de points de contrôle et, surtout, plus de non-conformités soumises à contre-visite. Conséquence : il est aussi plus cher.
Toutefois une enquête du mensuel « Que Choisir » (Union Fédérale des Consommateurs), dans son numéro 459 du mois de mai, vient tempérer ce bel enthousiasme : 50 % des centres soumis à son enquête auraient été incapables d’identifier les défauts du véhicule-test.
Ces disparités sont inadmissibles quand on prétend faire du contrôle technique l’un des piliers de la politique de Sécurité Routière. Elles hypothèquent singulièrement la confiance que nos concitoyens peuvent légitimement accorder à une disposition censée régler les problèmes liés au vieillissement des véhicules, voire à leur défaut d’entretien.

Au-delà du cas d’espèce concernant ici les automobiles, la FFMC, confortée dans ses analyses par cette enquête, s’interroge sur la motivation des pouvoirs publics à vouloir étendre le contrôle technique aux 2-roues motorisés, d’autant que l’argument premier de la proposition de loi de Mr Mariani, c’est la qualité et la fiabilité du CT auto ! Son projet, mis en sommeil à la veille des dernières élections municipales, n’a pas été retiré et on nous promet sa résurgence d’ici juillet 2009. Les résultats obtenus par « Que Choisir » soulignent, si besoin était, la pertinence des objections opposées au contrôle technique moto : seule une attitude responsable des propriétaires de ces véhicules, en termes de maintenance, garantira leur propre sécurité, ce dont la très grande majorité de ces usagers est consciente.

Pour la FFMC, cette enquête confirme toute la vacuité d’un tel projet : le contrôle technique moto ne servira à rien d’autre qu’à vider un peu plus le porte monnaie des utilisateurs de 2RM au mieux, au pire, elle les obligera à contrôler eux-mêmes leur véhicule après le passage au centre de CT. En effet, pour un usager fragile dont la sécurité dépend pour partie de l’état de son véhicule, s’en remettre au contrôle technique, s’apparenterait trop au jeu de la roulette russe.